Lors de sa première lecture, Charles en est persuadé, dans cette édition offerte par son père du Vicomte de Bragelonne, il n'y avait pas de FIN imprimé en gras. Bizarre. Il a dû oublier. Ou alors, mais il n'ose y croire, verra-t-il imprimé, lors d'une troisième lecture : FINFIN. Non, il doit délirer. Quelle importance. Ce qui l'inquiète, c'est cette enquête : ce policier monté à bord lors de l'escale technique à Tanger. La mort du petit Thiérry n'est pas élucidée. Notez qu'on ne le soupçonne pas. Il a pris soin d'effacer toutes les traces de son méfait. Curieux ces glissements pulsionnels. Il est son propre objet d'étude : pourquoi tuer pour effacer la tentation de l'infidélité ? Mystère. Dumas c'est vraiment bien. Mieux que Fromentin, ainsi. Ce n'est pas niais, par exemple. Non, ils ne pourront pas me retrouver. Les lacets jetés à la mer, les chaussures avec. Il me suffit d'avoir l'air calme. Indifférent à leurs mouvements discrets. Ma pauvre Isabelle. Quand mes regrets viendront danser, seras-tu là ?Isabelle repensait avec appétit au nours de Josy. Et à Josy aussi. Elle repensait aussi à l'enfant perdu. Sans regret sans remords mais avec curiosité. Pourquoi n'avoir rien dit à Victor ? il aurait pu comprendre. Elle eût quitté ce lourdaud de Charles, avec ses manies, ses vieux livres et sa queue en forme de coupe-papier - fine comme une queue de singe. Elle en avait parlé à sa grande amie Theresa de Halles - elles avaient rigolé comme des folles. Il faut dire - le pauvre garçon ! En plus, il ne se doutait de rien. Victor. Enfin, Victor Brauner. Monsieur et Madame Victor Brauner et leur fils - comment ? Robert ? Oui : Robert Brauner. Non. Rien de cela. Au fond d'une poubelle le petit Brauner. Pas de regret. Le bon choix. C'est l'évidence. Et puis Victor avait disparu, alors... -Si cela ne vous embête pas, insiste l'inspecteur Eschyle Talon, j'aimerais rencontrer cet excentrique. Mais il est parti sans demander son reste. Et lui n'a pas le pouvoir de faire ouvrir la cabine sans soupçon plus consistant. Mais il garde sa petite idée. La visite continue. En croisant Rousse qui fait des calins à l'enfant-nain, Talon pense à Calcutta. Son ancien poste. Pourquoi ? Va savoir.Le petit ourson consommé, nettoyé à petits coups de langue - c'était son seul vice, elle aimait le goût de sa propre chatte, que la perversion de la nature lui rendait pourtant inaccessible sans médiation - Josy entend Isy sanglotter. La pitié des femmes est immense et leur caritassuréelle - elle décide d'aller la consoler, remettant à plus tard l'écriture du post-scriptum de la lettre à son frère, commencée dix jours auparavant. Elle tapote. Isabelle ouvre. Elles se minaudent un peu, se frôlent sans y mal penser. Les choses passent un peu. L'apaisement s'installe. Le jour se lève assez vite. Le ciel rose est sans saveur. Il fait déjà froid.Tu m'énerves avec ta tante imaginaire. Des amis imaginaires, je ne dis pas, mais une tante. Comme si on n'avait pas assez de problèmes comme ça. Assassin, fou à lier, dangereux, je savais - mais imprudent... Enfin, commettre un crime avec un inspecteur à bord. A-t-on idée ?- Mais, mamie, tu sais bien que j'ai besoin.- Je sais que le sang te fait du bien ; j'en conviens. Mais tu pouvais attendre l'escale au Cap Vert. Non ?- Non. j'avais soif.- Et que va-t-on dire à l'inspecteur s'il vient nous voir ?- Euh...Qu'on sait rien ?- Mais encore ?- Note. Il ne va pas me soupçonner. Tu sais, j'ai quatre ans et demie. Il ne pourra jamais deviner.- Ce n'est pas faux. Et bien, nous verrons. En attendant, c'est l'heure de te coucher. Allez, au lit mon petit Barabi. Mon chi petit Victor.Eschyle Talon souhaite vérifier quelque chose sur le cadavre de Julie. Les blessures ont été faites avec une lame étrange, qui semblait un peu molle. Surtout comparée à la précision du tranchant. Et puis il ne s'explique pas ces traces de caramel, un peu collantes, sous les plaies. Jamais vu ça. - Hegel (c'était le nom de planton 1), pourquoi me manges-tu la cheville ?- J'ai peur, j'ai très peur Jeck (c'était le nom de planton 2).- De quoi ?Sans laisser le temps à l'explication attendue, Eschyle Talon tranche d'un geste ample, au moyen d'une faux décalée (dans un jardin, sur la terre, certes, mais dans une cale, une faux, non ?) la tête de son second obligé. Roule petite boule. Floc floc en bas. Tiens, la cale est inondée. J'espère que la morgue n'a pas pris l'eau. Les indices dévorés par les poissons sur le premier corps ? Zut.Tâche accomplie pour le premier, il peut, à son tour, dégustant goutte à goutte l'effroi dans l'oeil qui rétricit, le décoller à son tour.- Les premiers seront les derniers, vous voici numéro deux, planton numéro un.- Pourquoi ?- Que vous importe ?Deuxième boule qui roule. Blogbleug. Tout en bas, et voilà.Bon, maintenant je suis tranquille. Des domestiques, personne ne me soupçonnera. On reste dans la série. Comme s'il y avait un sens à cela. Retournons voir le corps de la petite Julie. Ils allaient tout découvrir ces balourds ! Et puis vérifions cette affaire de brêche dans la coque. Si les indices sont effacés, le patron ne va pas être content. Je n'ai pas contenu le risque de fuite pour rien. Non mais. Mon cher Adrien,Tu sais, je t'ai toujours vu comme un grand frère et non comme mon jumeau ; je comprends pourquoi tu t'es éloigné de moi - je n'aurais jamais dû traiter ta femme de tous les noms, ça ne se fait pas. Je voudrais que tu puisses me pardonner et qu'elle me pardonne aussi. J'étais jalouse, bêtement.Tu sais, je pense souvent à toi - j'ai un petit ours en peluche, je l'ai appelé Adrien, en souvenir de toi. Je l'aime beaucoup.J'ai eu envie de t'écrire, après tout ce temps, parce que tu me manques, évidemment. Et puis j'ai rencontré une femme étrange, pardon, étronge, elle s'appelle Isabelle, elle est magnifique, surtout son cou, si long, et elle est très surprenante - son obession ce sont les chiens morts. Mais elle est très douce et si propre - elle sent la feuille de figuier. Je sais que tu n'as jamais approuvé ni compris mon amour des femmes, des "greluches" comme tu disais ; mais tu sais que le seul homme que j'aimais, c'était toi. Alors, maintenant que je crois avoir trouvé MA femme, j'aimerais revenir vers toi. Retrouver notre enfance. Les soirées de Noël, se réveiller à l'aube en attendant les pas des parents qui rallumaient le feu d'un brandon, posant ensuite une bûche ou deux sur les braises, attentif aux étincelles ; puis descendre pour avoir notre petit cadeau - toujours le même, toujours en double. Retrouver nos sabots de bois. La neige qui s'accrochait à nos chaussures. La nuit qui tombait sur les genévriers et les branches de houx. Le saloir, en haut du petit escalier qui nous faisait si peur. Le lait chaud, écoeurant mais que j'aimerais reboire. Et au printemps, les rosés dans les champs humides, sautés dans une omelette sur le vieux fourneau du grand père. Les orties qui piquaient les mollets, les digitales dont nous ne pouvions croire qu'elles étaient toxiques. Et l'été plein de vipères et de guèpes. Les murets chauffés et instables. Et l'automne, cèpes, tubaeformis, pieds-de-moutons, mousserons violets, chanterelles communes, trompettes-de-la-mort et ces lactaires dits (à tort) délicieux que nous trouvions toujours en abondance, dévorés par les vers. La mousse qui s'amassait sous nos galets roulants.O Parfums rares.Reviens mon frère chéri. Parlons, parlons encore du temps qui est passé - il est déjà trop tard, je sais. Et tu t'en moques. Et tu ne comprends rien. Et je suis lourde. Il n'empêche. Reviens.Je signe Joséphine. Toi tu sais qui je suis."-Tu verras, tu y seras très vite ! hurle le commandant en plantant une fourchette aiguisée au fond de la gorge du gaminain qui glougoute quelques centilitres de sang, avale sa langue, bave beaucoup, fifrelotte les yeux dans tous les sens. Entre rouge, violet et mauve, indécidable, le visage du bambinain. Rousse se précipite, hurle de douleur, façon veuve corse instantanée. Le commandant ne sait pas trop ce qu'il a fait. Oscarlo commence à regretter de l'avoir laissé "vérifier quelque chose dans la cale 9". Tout cela innocente Charles de Lucy. Tant mieux. En revanche, Barrabas n'étant pas un domestique, le mobile ou motif devient plus obscur. "On n'esse pas rentré àlsse barak" se dit Oscarlo, d'humeur chagrine.La commandature aux arrêts, le brave Talon voit s'effondrer son plan. Rousse s'est refermé comme un violet dans sa coque. L'autopsie de l'enfant-nain Barrabas permettra-t-elle de découvrir quelque chose ? Peut-être. Espérons.Dans sa taule, recouvrant sa santé mentale, le commandant se demande s'il n'a pas tué Hegel et Jeck aussi, les grisâtres plantons. Et Julie. Et Thiérry. Et les trois matelots "disparus", il les a peut-être mangés après surinage ? nom de dieu. Je vais être dégradé et guillotiné. Mes pauvres enfants. Ma petite femme. Mon Roger chou.Talon, le lendemain soir, est encore fort marri de ce rebondissement. Son sixième sens ne le trompe jamais. Là, c'est un gros doigt dans l'oeil pourtant ! Je soupçonnais le gosse Barabas et c'est la cinquième cible. Fichtre. Et Rousse ? Serait-elle la maîtresse du commandant ? Est-elle complice du meurtre ? Bizarre. Je n'y crois pas. Et pourquoi tous ces domestiques ? Qu'est-ce que le commandant aurait à voir avec ça ? Et ce meurtre en public alors que tous les autre furent discrets : ça n'a aucun sens. Bon, voyons le rapport d'autopsie, ça m'éclairera peut-être : - Et bien, la poche à phynesse !- De kèze donc parle, zami mince ?- Enfin, tu sais bien, merdre quoi, la poche que possèdent tous les enfants-nains élevés au grade d'officier par la Confrèrie des Bonnets Rouges.- Ceste blègue ? Mias doù quon sen okupasse ?- Ne me dis pas que tu négliges l'importance de cette organisation ? Connais-tu toutes les ramifications du bazar ? C'est gigantesque. Et ces meurtres en cascade ? Est-ce que ça ne t'évoque pas un rite satanique ? Comme tu le sais, mon vieil Oscarlo, j'ai longuement étudié les traditions orientales. J'ai vécu pendant des mois en Perse et j'ai presque atteint le statut de soufi.- Presque ? T'étais nazos alors ? t'asse raté le bidurerie ? Ouasse ouasse : il a zété collé !- Mais non, andouille ! J'ai atteint un grade très élevé : je suis mutassawuf.- Ouah ouah ! profond li mutassa ouf !!!- Ne pourrais-tu pas faire un effort pour articuler, mon petit Oscar ? On se lasse de ton sabir crypto-volapükien... Tu recherches les hapax ou quoi ?- Hapakès ? -Ksi, bouen soure !- Et s'il voulait nous faire comprendre qu'il "devient" grenouille ? Regardez vos chaussures, Oscarlo, vous êtes englué dans le sang des mouches !!! Des milliers de mouches...C'est atroce...Et nous avons quitté Tanger, en plus. A-t-on déjà vu des mouches au large ? Il n'y a qu'une explication : le commandant a fait provision de mouches AVANT le départ.(Il attrape, entre son pouce et son majeur gauche, un petit insecte saignant)- C'est très surprenant. Les ailes sont arrachées - classique, jeu d'enfant et d'instables. Mais, regardez bien, on a l'impression qu'à l'aide d'un instrument très fin, comme une plume d'oie aiguisée, l'abdomen de chaque mouche a été ouvert minutieusement, l'intérieur gobé (enfin, j'imagine), le sang recraché presque filtré (voyez, comme le cachalot mange le plancton mais dans l'autre sens) et, ensuite, un nettoyage minutieux, peut-être avec la partie duveteuse de la plume.Alors qu'il est pris dans ses explications à la manière d'un vertige, Eschyle Talon ne voit pas que le commandant comble le vide du tableau à grenouille en dessinant, minutieusement, avec - précisément - une plume de volatile, plongée dans du sang de mouche, un visage de chat. Tout rouge, de grands yeux, des moustaches. Qui semble les regarder. Scruter leurs visages apeurésoui. Vous vous souvenez de ces rapports que me transmettait notre agente Jicky (cf. p445) ? Ces confessions de Victor Brauner au sortir de son coma ?- Evidemment, petite sotte. Euh, pardon, Célia...A vos ordres.- Oui. Enfin. En parcourant ces notes, j'ai entrevu des graphiques, des schémas très mystérieux (cf. La stratosphère réaliste). Tout cela semblait très délirant, un peu désordonné. Vous savez : comme les rêves. Bref : au début j'étais perdu et puis j'ai compris qu'en spatialisant tout cela, cette grande narration décrivait très précisément des lieux. Vous voyez : comme un code qui devient limpide une fois décrypté.- Quel rapport avec nos trois lieux ?- Et bien, sauf erreur, ces trois espaces - lumières, choses, lectures - correspondent très exactement à trois livres décrits par Brauner. Sur le coup, je trouvais ça déroutant, ces livres en cascade, comme des poupées-russes, mais, d'un seul coup, avec ces photos, ça s'illumine. Il y a un livre pour chaque salle de la Zone ! Et chacun de ces livres a un gardien qui est le lecteur privilégié de ce livre (peut-être son auteur). La salle des lumières renvoie aux Textes luxiens (cf. Le Commandant) dont l'auteur doit être Nina, une certaine (je cite Brauner) Princesse de la Lux (cf. p314) - c'est encore très obscur - ; la salle des choses, autrement dit le niveau des événements qui paraissent réels, me semble liée, au vu du titre, aux Aventures de Victor Brauner (cf. p261) dont parle un certain Simon ; enfin, la salle des lectures nous conduit, a priori, aux Mémoires de Jean Calaque (cf. p348) qu'un certain Stéfanon Renouvette ne cesse de lire et relire.- Mais ces schémas comprends pas. Tout à l'heure vous parliez de trois livres, avec trois gardiens. Maintenant ce sont trois maisons.- Je vous avais dit que c'était compliqué. Comprenez-vous pourquoi j'ai pensé à un délire d'abord ? En réalité, il me semble que ces trois maisons ne peuvent être localisées qu'à l'aide de nos trois livres. Comme un jeu de piste...- En effet.- J'explicite un peu : il faut construire une bijection. Et un triangle.- ???- Mais si. Enfin, je crois. On a trois salles, qui correspondent à trois livres et à trois auteurs. D'autre part, il y a trois Maisons. Plusieurs hypothèses sont possibles - ainsi, notre bijection peut nous conduire à connaître le véritable nom de chacun des gardiens. Simon s'appelerait en réalité Pierre, Renouvette Bois et Nina Verre.- Pourquoi ?- Je ne suis pas sûr, mais la réalité, c'est ce qui est "solide comme du roc" (le manuscrit de Simon) ; le bois, c'est ce dont on fait les livres (la lecture de Renouvette) ; et le verre c'est ce qui laisse passer la lumière (Nina et la Lux). Mais, au fond, qu'importe. Ce qui compte, ce sont les trois éléments. D'où le triangle. Par bijection, il y a quelque chose qui correspond au bateau qui nous occupe. Et pour élucider nos meurtres il faut en passer par là.- Et c'est...?- Et bien c'est ce qui est au coeur des trois livres, donc des trois maisons...Et le gardien de ces trois maisons...- Alors ?- Alors je crois qu'il manque une Maison : la maison du feu. Le verre, le bois, la pierre, c'est le feu. La maison du feu, dans le délire de victor Brauner, je crois que c'est ce qu'il appelle l'aggharta (cf. Agharta), et son gardien s'appelle danieloche (cf. DANIELOCHE)...-Comme l'auteur de La Maison des feuilles ? Et les lettres ? XYZ ? C'est ' aur' d'ot enkore !- Ce qui est bizarre (dit Talon en examinant autour d'eux sur le pont avant), c'est qu'on est passé tout à l'heure et il n'y avait rien. Et puis tu as vu ces stigmates, c'est bizarre. On dirait qu'ils ont été brulés... Note, pour les identifier ça va être facile. Reprend ta liste de tout à l'heure et va faire l'appel. On sait qu'il manque les trois matelots, le caviste et les macchabées. Nos deux machabbées cramés seront le reste.[Après avoir fait son petit appel façon rentrée des classes, Oscarlo revient, curieusement frétillant]- Lors, buss, s'agitte de Youli Macoille edz di Guffaire Smet. Mais si sont pas l'air d'être di la domestikaille comme prev. Compliqu'l'bidul, non ?- Sauf un détail : en fait, ils ne sont pas morts. Je m'apprêtais à les faire transférer - réglementairement - dans la morgue de fortune de la cale 9 quand un infirmier m'a signalé une très légère respiration de nos deux "cadavres". En réalité, ils sont dans un coma très profond. Je ne suis du reste pas sûr qu'ils s'en remettent. Est-souhaitable d'ailleurs vu leurs atroces brûlures ? Tu veux les voir ? Ils sont vous foutez de moi ou vous cherchez à me faire peur ? Déjà notre affaire de chat sanglant dessiné par le commandant-tueur. L'hystérie de la Rousse. Ces deux grands brûlés qui apparaissent sur le pont alors qu'il y a quelques heures ils vaquaient à leurs occupations et répondaient à l'appel, comme les autres. Maintenant ils sont dans le coma. Comme Charles de Lucy.- D'Licy ?- Ben oui. Je ne vous avais pas dit ? On l'a retrouvé inanimé dans la salle des hélices. Coma depuis. Lui aussi marmonne n'importe quoi. On ne lui a pas attribué de secrétaire à lui, notez bien. Aurais-je dû ? Laissons cela, enfin. Vous venez me filer les choquottes (pourtant, vous savez, j'ai fait la guerre, je suis pas effrayable facilement, à Verdun, la boucherie, c'était terrible, tout ça pour récupérer les parpaillots strasbourgeois !) avec vos dictées post mortem.- Mé mé !- Pas de mémé pour vous, papi Oscar. Je finis mon propos : votre texte, là, ça n'a ni queue ni tête...Danieloche, le chef de gare, et puis ces titres de Platon...Le scripte a dû mal comprendre les murmures. Vous savez, j'ai un peu regardé leurs fiches d'évaluation à nos deux compères, Julie McCoy et Gopher Smith, - ce ne sont pas des lumières ! Pas le style à lire de l'avant-garde ou traduire du grec ancien ! Danieloche, quel nom ridicule ! On dirait un surnom pour un animal, une forme de tamanoir, non ? Ou alors c'est érotique : Dany, lèche, ose ! Ou : demi-loche ? C'est une femme avec une poitrine de boeuf ? Dany, mon Dany, ça fait dessert, non ? Non, franchement tout cela ne nous conduit à rien. C'est un peu comme si vous m'expliquiez que être en train de se confire l'abricot. Est-il du genre bergeron ou polonais ? Question de taille, de goût, de texture. Quelle coquine...Eschyle Talon regarde à travers l'huis, radioscopant discrètement ses fantasmes et la scène qu'il devine, anticipe et espère coquinement disposée. Passage à la réalité : beurk ! Vision verdâtre du cadavre animé du petit Barrabas qui machouille, tenant avec délicatesse, comme un petit four dans quelque soirée verdurienne, l'oreille de sa mamie d'usage. Talon enfonce la porte :- Arrête, infâme ou je te troue ! Laisse la jolie pépée !- C'est ma mémée, implore-t-il, cherchant à émouvoir, continuant à déguster puis déglutissant l'oreillette. Ma petite mémée. Je l'aime tellement tellement.- Madame Rousse, ça va ?- Mmmmmm mrefermer la porte derrière lui.-Oscarlo, madame Rousse est très fatiguée. Elle m'a suppliée de la laisser dormir. Voyez-vous, elle se remet difficilement du décès de son petit Victor. Elle aimerait tellement qu'il puisse revenir. Les femmes sont tellement sentimentales que c'en est insupportable, mon vieux. Elles n'acceptent pas le côté mélangé de la vie : ça s'en va et ça revient, ça se chante et ça se danse la vie mais parfois c'est noir - noir profond. Enfin : comme d'habitude. Dire qu'ils allaient à Rio ! Je ne me fais pas aux pleurs des femmes - au fond, elles en font toujours un peu trop. Qu'en pensez-vous, old chap ?- Sussur, boss. Sussur c'que vous y dîtasses.- Bon,et votre café ? Vous savez que pour le thé, ça n'a pas été possible, elle pleurait comme une petite madeleine la roussette. A ce propos, vous avez lu La Recherche du temps perdu ?- A.- Ah ? Quoi "ah" ?- A. Cé TA l'reuchèche... le tit exathe.- Ah oui, oui. J'apprécie votre souci de précision. Je disais : et votre café ? Etait-il goûtu ?- Pani problem, chef.(Long silence)- Il fait beau, non ?- Peutalé, soeur.- Et votre famille, ça va, Oscarlo ?- Tous morts. Grassosse explosion. Savèze bien, nonon ?- Ah, oui, excusez-moi. A propos d'explosion et de morts, si nous allions prendre des nouvelles de nos deux microfilm. Savez zou qu'il est pourtant ? Dans un cul ! au fond d'un cul !!! bien sûr...Saviez pas ? Ah, je me bidonne le sticot, je m'agostine le fion - oui oui, tout seul comme un grand. Il a du mètre la gophette, il peut en remontrer. Tu vois l'affaire, le pisse-thon à fiances ? J'agostinais sévère dans ma petite cabane. Tout seul avec moi-même ; ma petite histoire, ma petite affaire, mon petit bitoniou - mais ça c'est une autre histoire, une autre chanson. Je suis pas tout blanc, moi, les zigues, faut pas croire. Les apodes ! Gueule cramée, là, comme tu me vois, hein, mais feu au cul ! Tu le verrais mon cul : c'est la Fosse Imperator ! Façon asiate. Bien sûr...Non mais ! Cul braisé, laitue, musique ! Et je te la remets encore, platinum, zing boum, tsuin tsuin tsuin...Chanson ! Oui ! Pouet pouet !...Calibre ! Ton style c'est ton cul. Chaud au cul, là, comme vous voyez. J'y suis j'y reste. Merguez, un peu. Agostiné à mort - en un sens ! Agostine, ah, lala, gosses ! teens !!! J'en étais de la combine, faut pas croire ! j'ai tout vu du bidule, à Tanger. J'ai noté la chose...Le rapport "festif" il va tomber...Hein ? Je me comprends, moi, recta ! Pas de souci... Le cercle mauve défoncé par le cercle rouge ; tu parles ! Vieux film ! Combine ! La femme n'existe pas, faut pas s'imaginer. Au fond et au fion, tu connais l'adage ! Feu au cul, oui, à la gueule et au cul ! Cramé le Gopher ! Pas si facile... J'ai des traces, je vous dit ! L'escale ! Le bordel caché, danses des sept machins ; esperluette cetera pour ainsi dire ! Gosse, teen ! Of course ! La bande là, réunie, complot ! Y'avait tout le monde : les scathos (l'évèque de Q), les mousses-lime (le duc de Blandisse), les didistes, les jouifs (le Vice-Président de Vurkal), les indoigt-ïstes, les putestants, les zobthodoxes et les tathées (Cédurt) ! les pires ! les tathées moi/ça !!! Cercle mauve je vous dis. Ton style c'est ton cul c'est ton cul ! Salope ! Organisations secrètes, machins. Microfilms. J'ai vu l'objet ! Ils l'ont mis au cul d'un vieux ! Bougie ! Cuir de Russie ! Subtil ! Moi j'avance dans mon chemin. Je fais mes petits trucs. Mon petit commerce. Mais, là , le binz, dans le cul du vieux. J'estomaque ! Je rebaisse à fond le méat, je contemple lentement, je m'inscris dans la douceur, j'aspire à la totalité, je délite tendrement. Voulez savoir ce que j'y ai lu sur le truc ? ça, votre plaisir ? votre calme et votre volupté ? Venise, Amsterdam ? De mémoire, ça sentait les mémoires - Saint-Simon mais tendance gamahuchage, manuelisation, croutons de pains dans le gogue puis relève, culotte fendue, godemicheries, lanières, lait de chamelle, martel en tête, christologie, granités spermiques, caca d'hostie, varia. Je vous récite, je fais mon Théramène - j'ai deux fragments en tête - ; spectacle ! Musique ! boum labadaboum ! Un bougre arrache les entrailles d'un jeune garçon et d'une jeune fille, met les entrailles du jeune garçon dans le corps de la fille et celles de la fille dans le corps du garçon, puis il recoud les plaies, les lie dos à dos, ayant un pilier qui les contient, et placé eux deux, et il les regarde mourir ainsi. Joli ? Et l'autre : Myriam avait beaucoup saigné. Son agonie avait été longue. [...] Tu vois comme je saigne pour toi, mon amour. Laisse-moi goûter mon sang, laisse-moi. Elle passait la main sur ses fesses en sang, sur ses fesses ensanglantées, remontant lentement la main vers sa bouche pour lécher son sang chaud. Et paf ! Pipaplof ! Voyez, c'est quand même
1 Comments:
la fin, on dirait du skoreki
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