Friday
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
L'espérance de lendemain
Ce sont mes fêtes
Caresses, draps rêches frottés de pensionnat, nonnes en goguette, objets. Salut ? (de Joe Dassin ?)
Le rendez-vous était dans le sous-sol ésotérique du casino de Monte-Carlo, où V.B. était en train de se faire fouetter l'oeil mort par la marquise Lol V. Pour aller vite, l'atmosphère était très "zymbrec", très "entr'zguègue". Chaud, quoi. Son "pseudo-pays" ne le reconnut pas tout de suite - fumée, caresses, douceurs (tout cela trouble l'ibère). Une fois bien encaleçonné, il lui lança : - "J'ai quelque chose à vous re-mettre, Victor - il en va du monde libre". Mais le bruit couvrit l'information.Victor Binclaro devait plus tard convenir que le départ en fanfare du Casino qui s’en suivit avait été finalement bienheureux. Il loua plus d’une fois les bénéfices induits par certain bruit, par le joyeux parasitage de la contingence.Il était venu récupérer une information, il ne l’avait pas eu – et alors ? Il manque souvent des choses. C’est ainsi. Il faut se débrouiller avec les fragments. La connaissance est-elle jamais autrement que partielle – et transcendentalement partiale, au surplus.Basta, donc, il se tire. Grimpe dans sa Ford décapotable – direction Marseille. A toute allure. Il n’y a personne sur l’autoroute. Il prend le train pour rentrer à Paris. Marre de ces histoires d’alcove et d’espionnage à la petite semaine.Mais, à deux cents mètres de Saint-Charles, Victor se dit : - "C'est un peu con de ne pas rapporter deux, trois bouteilles de Cassis - par exemple du Couronne de Charlemagne. Je pourrais les descendre avec mon double obscur, Victor Belzebu., l'homme qui valait trois milliards de caresses, l'homme au futur en béton. Quel vil fouteur ce Vic ! Cela fait bien longtemps ! J'aimerais bien le revoir un peu plus longtemps. Cela fait trois ans que nous nous sommes perdus de vue et je le laisse tomber si vite – bof !. Un conflit absurde à propos de notre nourrice - Von Braun. Je n'ai jamais su si nous étions de vrais jumeaux ou de faux clones (mais il paraît qu'il est impossible de fabriquer un clone) ! En tous cas, quelque chose nous relie - je devine toujours où il se cache. Et actuellement, je le renifle toujours du côté de Monaco, avec sa fidèle léchouilleuse de Lol V. Finalement, je vais rester un peu. Paris m'ennuie - on y meurt trop froid."Et il laisse filer son train de nuit de 14h43. Il prend celui pour Nice – il en marre de rouler - (après il verra ce qu'il fait) de 15h02 - après tout, le Cassis c'est bien mais le Bellet c'est mieux. Victor Belzebu voit ainsi Victor Binclaro grimper le fatiguant chemin de Crémat - il se retourne parfois pour apprécier la vue (délirante) sur la ville et la mer bleu côte d'azur (coïncidence troublante). Après avoir bien transpiré, il se rafraîchit dans les caves du Château, goûte le blanc et le rouge et le rosé (respectivement : 1936, 1935, 1936). Il repart avec trois bouteilles de rouge (le meilleur des Bellet) - direction : gare de Nice-Ville, pour retrouver Belzebu. A ce moment Victor voit Victor dans l'oeil de Victor - il s'aime bien sous cet angle. Belzebu s'installe dans le train pourri qui s'arrête dans toutes les stations balnéaires avant de le poser à la gare de Monaco : Villefranche, Beaulieu (un jour il faudra aller voir cette villa Kerylos, mais aussi (bien plus belle) la Villa Ephrussi que la baronne de Rothschild a légué il y a trois ans à l'Institut) , Eze-bord de mer (un jour il faudra grimper par le sentier Nietzsche), Cap d'Ail. Gare de Monaco - Victor est trop proche maintenant pour que Victor le voit avec son oeil bionique (un effet du type larsen). Ils sont tous les deux dans la Principauté, mais, comme des cons, ils se sont perdus l'un l'autre. Finalement, alors que Victor décide d'aller sur le Rocher assister à la pathétique relève de la garde, il aperçoit Victor, pris de folie, le queue en bandoulière, en train de hurler, en direction de la soldatesque grimaldesque (un peu troublée) : "Le Zob est l'expression de la volonté générale. La volonté générale est toujours droite et tend toujours à l'utilité publique : mais il ne s'ensuit pas que les délibérations aient toujours la même rectitude. On veut toujours son bien, mais on ne le voit pas toujours : jamais on ne corrompt le Zob, mais souvent on le trompe, et c'est alors seulement qu'il paraît vouloir ce qui est mal." Visiblement, Victor allait mal - ou bien il avait décidé de boire le Bellet destiné à Victor. En tous cas, il allait probablement faire un tour du côté de l'hôpital psychiatrique de Monaco, où règnait l'abominable docteur Xwsoipvpiubg, qui battait férocement (en jettant, au surplus, de l'acide citrique) tous les patients qui écorchaient son nom. En le voyant, Victor tremble.Pendant 10 jours il fut torturé.Il eut mal. Mais il ne dit rien. C’était un sacré gaillard.Isabelle – sa maîtresse – évidemment complice de toutes ces infamies, finit (qaund elle n’eût plus le choix) par obtenir sa libération. Elle vient le chercher Gare de Lyon.A peine monté dans le taxi, Wittgenstein dévore la banquette arrière, mettant le chauffeur dans une colère noire. Isabelle, comme d'habitude, défend son chien catégoriquement et impérativement - jamais elle n'aurait pu défendre son mari avec autant de fougue. Ils se retrouvent tous les trois sur le trottoir - Wittgenstein finissant de mastiquer le cuir dérobé.Ils décident d'aller boire un petit café. Victor raconte la triste cérémonie de turpitudes qu'ont constituée ses quelques heures dans les sous-sols de la principauté. Le goût amer du chiotte un peu sale - Wittgenstein se demande si le chiotte est la femelle du chiot -, la mélancolie des grabataires monégasques, placés pour que les petits neveux puissent claquer la pension au Casino, le souvenir embrouillé d'avoir entrevu ce cher et vieux Binclaro, les soupettes aux cafards distribués par des matons libidineux. Et ce terrible Xwsoipvpiubg ! Un jour Victor l'a appelé "Xouésoipvpiubg" - il a failli perdre l'oeil droit. En plus, cette crapule raffinée raffinait l'acide citrique à partir d'agrumes de Menton : quelle déviation !Victor chialait comme une madeleine - Isabelle le trouvait pathétique (enfin : encore plus que d'habitude). Il semblait, et c'était le plus tragique, avoir perdu son don. Il n'avait donc plus aucun intérêt pour l'O.S. (Organisation Meyssandienne). C'était une loque. Et une loque libidineuse : depuis 10 minutes, il matait avec concupiscence Wittgenstein, visiblement émoustillé par son poil lustré. Peut-être ferait-elle mieux de le laisser à son triste sort ? Le croirez-vous ? Victor le voulait bien, ce triste sort. Il voyait déjà Wittgenstein en robe de mariée ; il l'appelerait : "ma petite Prusse".Pris par ses pensées érotiques, Victor ne voit pas Binclaro qui s'avance derrière Wittgenstein et Isabelle, au milieu du café brumeux, et qui les égorge tous les deux, avec une efficacité de professionnel. Victor, voyant les deux cadavres pissant leur pauvre sang, s'inquiète pour sa gorge, mais Binclaro le rassure d'un regard complice : -"Je viens de te sauver, petit frère ! Viens, retournons d'où nous venons. En 1982. Ta femme et tes enfants t'attendent. Tu connais la vieille légende : le dormeur doit se réveiller. Ces tristes hologrammes auraient eu ta peau. Ne crains rien, petit frère, notre nuit n'est pas encore venue. Dors maintenant, repose-toi. Je suis là. Dors."DONC, par un beau matin de 1982 (le 3 avril exactement), Victor se réveille. Il embrasse sa femme : Isabel Déçouzie, va boire son café au lait et se demande où sont passés ses enfants : Agathe, Charles et Vespérine.Mais le monde est instable. A peine ferme-t-il les yeux qu’il revient en 1938. Son chien se met à fondre, ses enfants vieillissent. Sa femme change d’habits.Puis tout va mieux. C’est à n’y rien comprendre.Finalement…De retour en 1982 et en Victor, Gensteinwinn reconstruit, Victor court vomir dans les gogues, anéanti par ce réél qui ne cesse de s'effondrer sous ses pieds - le pathétique refrain du chanteur ("et je dis : oh oh, oh oh oh, chanteur de charme ; oh oh, oh oh oh trafiquant d'armes ; hummmmm, tous trafiquants d'armes, hummmm chanteurs de charme ; ouououhh vendeur de larmes") n'arrange d'ailleurs pas sa nausée.- "S'il pouvait se casser la gueule en hélico un jour, ce con, ça serait pas triste !", pense Victor.Après son épisode de gerbe, il va voir Isabel et lui raconte ce qui semble avoir été : 1) un rêve chaotique et cahotique ; 2) une recomposition de la réalité - successivement.Elle le rassure un peu, lui dit que son travail le fatigue - l'entreprise qu'il dirige "Key Rilaus Painting", spécialisée dans les ravalements de façade, l'occupe à plein temps. Si les troubles persistent, peut-être devrait-il consulter un spécialiste ? Isabel évoque un cousin, qui travaille à Monaco et qui pourrait l'aider. Il y a aussi ce vieux Boncloro, son camarade de lycée - il vit avec un dénommé Ravioque, professeur de neurologie au CHU de Saint-Etienne.Tout se remet en place lentement. Il décide d’aller voir son avocat – il y a un risque de faillite. Cela l’inquiète. A peine est-il dehors qu’une voiture sombre déboule, trois types masqués en sortent, l’assomment et l’embarquent.Il se réveille, devant lui un vieux en costume ringard, flanqué d’un panama, le dévisage :- Je vous ai retrouvé, Victor.- ??- On m’appelle Monsieur Tan. Je vous aime bien, vous savez. Allez, je vous laisse vous reposer. Tenez, il y a le journal.Se méfiant - à raison - du journal que Monsieur Tan lui avait concédé, Victor préféra se plonger (plouf !) dans ses pensées, et essayer de reconstituer le mic-mac mental dans lequel il avait navigué ces derniers jours (si cette notion avait encore un sens). Alors qu'il essayait de faire la part du délire, du rêve, de la réalité, de l'hallucination dans ce (et ceux) qu'il avait traversé(s), tentant de débrouiller les redoublements énigmatiques qui faisaient de Binclaro Boncloro, de Gensteinwinn Wittgenstein, d'Isabel Isabelle (et réciproquement), se lançant, en somme, dans l'inventaire stérile de ses turpitudes probablement schizophréniques, alors il se mit à pleurer, des larmes de petit enfant qui vient de perdre son nounours, des larmes d'innocent. Peut-être était-il mort depuis longtemps, peut-être ce bref passage en 1982, qui lui avait semblé (enfin) une forme de réveil n'était-il qu'un indice pour lui faire comprendre son devenir-cadavre ? Curieusement, alors qu'il était allé faire en tour (enfin : c'est comme ça que Monsieur Tan présentait les choses...) en avril 1982, c'était la date du 2 mars qui s'imposait à lui. Si, maintenant, au milieu de ses larmes qui coulaient, comme dans un air de Dowland, ses larmes qui l'apaisaient lentement après cette fureur infinie, quelque chose lui semblait vrai, c'était bien cela : il est allongé dans une chambre d'hopital, dans le coma depuis quelques jours, il est tout seul, et une infirmière se presse près de lui. Peut-être ?En 1982, et en avril, Victor Binclaro est consterné : anéanti par les révélations de Monsieur Tan (il connaissait le complot, il avait été mêlé à l'abominable Organisation Meyssandienne, mais à ce point !), comprenant que son sentiment de réalité à propos de 1982 n'était que le produit d'une machination pour lui interdire de rejoindre à nouveau son frère, apercevant, par ailleurs, que Victor, son bien cher frère, commençait à se croire mort. Il lui fallait trouver une sortie, dans ce monde dont la consistance lui semblait désormais douteuse. Pourtant moins chiffe-molle que son frangin, lui aussi se mit à chialer comme une madeleine. Cela dit : il y avait un truc troublant. Dans son désespoir minier, Binclaro sentait que, peut-être à son esprit défendant, Belzebu avait voulu lui indiquer un cap en parlant du 2 mars 1982. Mais quoi ?Dans sa pauvre cellule, Victor Belzebu cogitait sec : quelque chose ne collait pas dans le plan de Monsieur Tan. - Il m'enferme dans une pièce parce que je suis soi-disant un réificateur - jusque-là, ça va : en me cachant le monde, il m'interdit d'agir dessus. Mais pourquoi me laisser un journal ? Peut-être est-ce un faux journal, rempli d'informations orientées dans un but précis , collection d'événements factices que je serais tenté de vouloir modifier ?... Autre point qui ne colle pas : Binclaro. S'il voit à travers moi, et qu'il a mon pouvoir, même bloqué en 1982, il peut agir sinon sur 1938 au moins sur son temps et, au lieu d'abdiquer, se révolter contre les intérêts des descendants de Monsieur Tan. Dernier point enfin : Monsieur Tan a l'air de tout savoir, alors pourquoi n'a-t-il pas remarqué que j'avais perdu mon pouvoir ? En tous cas, il est diminué : à moyen terme, je ne vois plus rien, sinon du noir, un noir plein de bruit et d'agitation, mais dont je ne peux rien tirer.Au milieu de sa méditation, la porte s'ouvre. Monsieur Tan réapparaît, nanti de deux molosses en blouse blanche.- Tenez-vous tranquille, Victor, ça ira mieux comme ça. C'est pour votre bien, encore une fois.Il se débat, il hurle, mais les deux molosses l'emmènent malgré tout dans une autre petite pièce, tout aussi sombre, agrémentée d'une chaise de dentiste. On l'y attache avec fermeté. Monsieur Tan commence par lui piquer (anesthésie) son oeil (le dernier !) valide, puis, dix minutes après, il lui arrache, sans violence, avec presque une certaine douceur, et une vraie mélancolie ("pour votre bien, mon cher Victor, pour votre bien"), cet oeil, le rendant définitivement aveugle.Voilà qui répondait, de façon sinistrement synthétique, à toutes les questions qu'il se posait. Gentiment, Monsieur Tan lui avait laissé ses glandes lacrymales : il ne lui restait même plus les yeux pour pleurer.Victor Binclaro, terrassé par ce qu'il venait de voir, et par ce qu'il ne verrait désormais plus, s'évanouit dans un bistrot du treizième et en avril 1982. S’en suivit une déprime de 3 jours.Sorti de sa mélancolie, Binclaro va s'acheter des chaussures. Dans le magasin "A la bonne taille" la délicieuse vendeuse lui parle comme si elle le connaissait depuis toujours (ce qui l'étonne tout de même un peu) :- Ma mère, Anne, travaillait pour Monsieur Tan. Elle m'a dit, en 1945, qu'il était impératif, lorsque vous viendriez dans ce magasin acheter des chaussures le 12 avril 1982 (j'ai noté tout ça) que je vous ordonne la chose suivante : "allez voir au pied de la statue de Blanche de Castille, dans le jardin du Luxembourg s'il n'y a pas, enfouie dans la terre, une petite sirène en plastique rose fluo accompagnée d'un message". Elle m'a dit : c'est la seule manière pour lui se sauver son frère. Mais vous devrez être patient. C’est seulement le 2 mars 1982 que tout s’ouvrira.Interloqué, Binclaro lui demande :- Comment avez-vous su que c'était moi ?- Ne perdez pas de temps en questions inutiles. Allez au jardin ! Il ne vous reste que 11 mois pour tout règler et retrouver Belzebu. Sachez seulement qu'attendre quelqu'un 40 ans est fatigant !Il court au Jardin. Il creuse un peu. Le papier est jauni mais il déchiffre :-Mr J,Sachez que I2luxBAD a fait libérer V2Alpha. Ils seront à la Gare 2 TONIMALT-ANTI-442 le B97R à SSZ.Le BRP:OUAF2 sera là.Attention !J/A Il lui restait jusqu'au 2 mars de l'an prochain (qui était aussi cette année!!) pour résoudre cette énigme.Ce 13 avril 1982, à peine sorti de sa mélancolie, Binclaro va s'acheter des chaussures. Dans le magasin "A la bonne taille" la délicieuse vendeuse lui parle comme si elle le connaissait depuis toujours (ce qui l'étonne tout de même un peu) :- Me mère, Jeenne, treveilleit pour Monsieur Jeen. Elle m'e dit, en 1945, qu'il éteit impéretif, lorsque vous viendriez dens ce megesin echeter des cheussures le 13 avril 1982 (j'ei noté tout çe) que je vous ordonne le chose suivente : "ellez voir eu pied de le stetue de Blenche de Cestille, dens le jerdin du Luxembourg s'il n'y e pes, enfouie dens le terre, une petite sirène en plestique rose fluo eccompagnée d'un messege". Elle m'e dit : c'est le seule menière pour lui de seuver son frère. Meis vous devrez être patient.Interloqué, Binclaro lui demande :- Comment evez-vous su que c'éteit moi ?- Ne perdez pes de temps en questions inutiles. Ellez eu jerdin ! Il ne vous reste que 11 mois pour tout règler et retrouver Breuner. Sechez seulement qu'ettendre quelqu'un 40 ens est fetigent !Il court au Jardin. Il creuse un peu. Le papier est jauni mais il déchiffre :-Mr J,Sachez que I2luxBAD a fait libérer V2Alpha. Ils seront à la Gare 2 TONIMALT-ANTI-442 le B97R à SSZ.Le BRP:OUAF2 sera là.Attention !J/A Il lui restait jusqu'au 2 mars de l'an prochain (qui était aussi cette année!!) pour résoudre cette énigme.Il se dit, pour lui-même :- "Le monde est étrenge. Il semble se déliter. Les gens perlent bizerrement. Eh, çe n'est rien, çe pessere !"Y croit-il vraiment ? Ah !Victor Binclaro eut un peu peur à l’occasion du réveillon de la Saint-Sylvestre 1982. Heureusement, comme prévu, nous passâmes bien du 31 décembre 82 au 1er janvier 82 (sinon, il était mal). Il put ainsi s’évader et chercher à rejoindre son frangin de tétine, Belzebu.Celui-ci était revenu en 1938 – il était l’amant d’une conne, une certaine Isabelle de Suzy, une grande blonde scarifiée depuis que Binclaro avait cherché à l’éliminer, et que convoitait un des agents de l’Organisation Meyssandienne, le sinistre Strauss.L'évasion de Belzebu chagrinait Gerhard Strauss : il ne pourrait pas se taper la balafrée. C'était un goût ancien chez lui : enfant il s'automutilait avec le rasoir de son pôpa, guettant la formation de la croûte jaune orange pour l'arracher et admirer la lymphe obstinée. Maintenant, il avait à demeure quelques femmes empruntées à la campagne, qu'il scarifiait, cousait, brûlait à loisir. C'était, à son grand âge, ses rares moments de joie - en devinant, sous ses pauvres dissimulations, - on lui avait raconté l'agression d'Isabelle - , l'immense plaie de son cou, il s'était, pour la première fois depuis 10 ans, remis à espérer une relation sexuelle classique. Bref : Strauss était mélancolique comme une symphonie familiale. Il fallait retrouver ce Belzebu - mais dans quelle époque, dans quelle feuille du mille-feuilles spatio-temporel était-il, en un éclair, allé se fourrer ? Peut-être fallait-il (mais qu'en penserait Monsieur Tan ?) libérer Binclaro et en faire un appât ? Ce pauvre Binclaro dont la vie dupliquée contredisait l'usuel hapax qu'est le jour nouveau...En attendant, il continuait à courtiser Isabelle. Ce ballet pathétique indifférait Charles, monsieur de Suzy, et distrayait ses domestiques : Adrien Clemenceau (le jardinier), sa femme Anne (infidèle) et Mandarine (que faisait-elle déjà ?).A travers l'huis, la domesticité assistait, stupéfaite, aux tableaux suivants :Charles montrant à Gerhard un livre acheté sous le manteau (Le supplice d'une queue de François-Paul Alibert).Gerhard allongé sur le dos, se tenant fermement les cuisses par en-dessous, offrant à la langue puis aux doigts de Charles son cul.Charles foutant sèchement Gerhard, de face, puis accroupi.Apaisés, mais encore vifs, allongés en tête à queue, s'entr'suçant.Ragaillardis, s'entr'fistant.A ce moment, surgit dans le salon la balafrée qui voyant ses valets à genoux leur lance :-"Je veux ouvrir la porte, et je veux l'ouvrir moi ! Tu ne l'ouvriras pas. Ni toi non plus, ni toi."En choeur, les valets proclament :- "Madame, ne croyez-vous pas qu'il serait plus sage d'attendre ? Le spectacle est désolant, il ne vous peut convenir. C'est inouï, c'est tragique. En un mot comme en cent, Monsieur baise un allemand."- "Il baise donc alors autre chose que vous ? Moi qui croyais l'ancille son seul goût véritable !"Le choeur encore :- "Si vous ne nous croyez, entrez donc Madame !"Tout à leur affaire (maintenant surbitant - pour la première fois depuis des années - pour avoir tant été surbité (la physiologie autant que la passion expliquent le fait), Strauss était plongé dans les fesses De Suzy tout en le branlant férocement), les deux companeros n'entendirent pas la mégère à cicatrice faire son entrée furieuse. Elle hurle alors des mots inoubliables.Profitant de cette grande activité, Binclaro va rencontrer Adrien. Il lui explique qu’il est Kzza, un être aux pouvoirs sur-terrestres, d’essence catelpsique et qu’il convient, une fois qu’il se sera goutte-de-métalisé, que Adrien l’absorbe – en échange, il lui rendra la fidélité de sa femme. Bon deal, en somme.Enfin libéré de sa forme binclaroesque, Kzza se propose, dans la cabane du jardin des Suzy - sur Lyotard, où l'hylémorphisme est très distendu, on connaît deux formes : rouge-inerte, bleue-active. En effet, nul n'est complètement maître de sa forme (même si tout le monde a fait, sur Lyotard, l'expérience de ces deux formes) et seul un déclenchant extérieur permet cette transmutation ultime. Pour 1938, Adrien sera cette agréable pénétration. On connaît la suite : marchandage avant la pénétration inverse, possession, promesses incertaines - et le Projet, le grand, le magnifique projet... Retrouver Belzebu, le frère tant aimé, sauver le monde - mais pour cela, et avant cela, il fallait bien que quelqu'un bouffe un peu de mort-aux-rats.Quelques temps après l’orgie, à l’occasion d’une conduite distraite, Isabelle se prend un arbre – la voiture flambe trois heures avant que quelqu’un n’intervienne.Devant le cercueil d'Isabelle, Charles ne put retenir un rire déplacé. Il est vrai qu'il y avait de l'ironie à vouloir (respect des dernières volontés de la défunte) incinérer ce tas de cendres, de branchages, de mousse (ce qu'on avait trouvé...), après l'avoir installé dans une belle caisse en bois verni. Tableau glaçant : le veuf joyeux, se bidonnant, essayant de dissimuler son hilarité mal venue. Mais le phénomène est contagieux et c'est toute l'assistance (à l'exception de l'amoureuse Mandarine, qui aimait tant Isabelle) qui se met à salir sa petite culotte - quelle belle fin d'ailleurs, du coup, pour la sublime Isabelle (même recousue, même encastrée, même pulvérisée, on mouillait sec pour elle !).Après la petite cérémonie de la crémation, Charles réunit son personnel, et annonce qu'il quitte la ville pour un voyage de quelques semaines - "histoire de me changer les idées". En réalité, il va rejoindre celui qui est désormais son bel amour, sa déchirure, son petit canard en sucre, Gerhard Strauss - ils vont faire un break ensemble, du côté de Clifden, en Irlande - se promener main dans la main sur la Skyroad, cette sublime route qu'un poète saura bien chanter un jour.Pendant ce temps, alors que son être-Kzza envahi Adrien Clemenceau, Victor Binclaro savoure les joies du temps retrouvé. Ce 30 mars 1982, il lui faut se mettre en route pour retrouver Victor. Mais il ne sait pas encore comment. De son périple infini en avril 1982, il n'a retenu qu'une chose : ce moment mystérieux où il a été une créature de l'outre-monde, Ksssa, égarée en 1938 sur Terre. Il a cru être Kzza mais en réalité c'est Kzza qui était lui - elle avait pu lui donner un nom, celui d'Isabel Déçouzie. Il fallait retrouver cette femme pour retrouver Victor, c'est tout ce qu'il avait pu saisir de ce chaos informationnel. Ce nom lui disait quelque chose, mais sa mémoire avait été malmenée par ses mouvements à travers le temps - il n'était même plus sûr qu'elle existât en 1982. Ksssa en 1938, lui en 1982 : pourraient-il, à deux, dans deux époques, sauver le monde ? Adrien et Belzebu joueront-ils leurs rôles dans l'avenir (ou le passé) du monde ?Après avoir parcouru la France dans tous les sens, Binclaro finit par retrouver Belzebu. Il le voit, de loin, assis à la terasse d’un café, à Nice, sur le cours Saleya. Nous sommes en juin. Trois mois qu’il le cherchait. Il l’observe. Belzebu a commandé un perrier.Belzebu se rend bien compte que le perrier est une image exacte du monde. Les bulles ne sont rien d'autre que des monades, elles sont closes sur elles-mêmes, sans fenêtres, peuvent se parcourir de mille manières et néanmoins reflètent la totalité du réel. Il se savait aveugle - maintenant il se comprend clairvoyant. Dans le fatras ésotérique, on parlerait d'un Troisième Oeil qui s'est ouvert - mais Belzebu n'a jamais été dupe de ses conneries, même quand il les peignait. Il sait que sous ses airs de centon, l'histoire est très facile à comprendre. Monsieur Tan ne lui avait pas menti : lui crever l'oeil, c'était bien lui rendre le plus grand des services, pouvoir dépasser la triste surface des choses, ne plus se bercer d'illusions. Il était un des rares à avoir le Vrai Pouvoir Réaliste, que l'OM cherchait à encadrer - finalement, c'était bien eux les gentils... Mais le poids du Visible était tel que seul un aveugle pouvait voir. Merci Jean, donc, quel apôtre ! Il lui fallait désormais s'installer tranquillement loin du bruit du monde, et écouter patiemment ce que lui disait l'eau minérale pétillante - au bout d'un mois de travail acharné, et après 60 bouteilles de Perrier (bleub), Victor Belzebu comprit et usa de son pouvoir enfin à bon escient - maintenant il en était le maître et pourrait sauver le monde.Il avait déjà essayé avant - le surgissement de Kzza, le monstre qui anéantit les locaux de l'OM, cette pseudo-année 38, ces nobliaux bidons dont le nom reprenait celui de jeune fille de sa femme (les De Suzy au lieu de Déçouzie), etc, etc - mais tout cela était stérile, choatique, pitoyable. Il savait que seul 1982 était vrai, que l'enterrement auquel il venait d'assister en "1938" (si l'on veut) était une triste tentative pour s'habituer à ce qui allait survenir en 1984, et qu'il pressentait sans pouvoir le dire (la mort d'Isabel et la faillite de Key Rilos Painting). Et la pire de toutes ses manipulations incontrôlées était celle dont avait été victime son cher frère Binclaro.Mais tout ce regret était vain - maintenant il savait. Il avait aujourd'hui (juin 1982) suffisamment médité le jeu complexe des bulles : il se lance dans sa modification ultime du réel. C'est cours Saleya, à Nice, au milieu du marché aux fleurs, ce 18 juin 1982, qu'il fait revenir de ces tristes voyages (tristesse du veuf déjà certain et pas encore consolé pas encore consolable, dérisoire échappatoire et apprentissage impossible) tout son beau monde. Il y a Binclaro, il y a Boncloro (il ne se lassait pas de cette coïncidence entre le nom de son meilleur ami et celui - d'emprunt - de son frère), il y a Gensteinwinn, il y a Ravioque, il y a ses deux filles et son fils, il y a Gérard l'alsacien, son copain Charlie - ils sont tous là. Il leur raconte ce qu'il sait, il pleure entre deux phrases, il leur dit d'admirer avec lui Isabel, qui va venir, comme tous les matins, acheter un bouquet de roses oranges, du mesclun et des raviolis chez Barral - il leur dit de regarder sa fragile beauté, qu'ils ne verront plus que pendant dix-huit mois (terrible janvier 1984). Comment leur faire comprendre qu'il peut changer la vie de tous sauf celle d'Isabel qui s'échappe - c'est un ballet bien pathétique auquel il s'est livré, beaucoup de bruit pour rien, rien à faire pour Isabel. D'ailleurs, il ne faut rien lui dire à elle - à quoi bon ? -, juste être conscient de la lumière, de la chaleur de Nice, qui vont bientôt l'entourer, être conscient de la fugacité mélancolique de ces moments qui viennent. Etre conscient. Il sont ici, ils sont un peu perdus, revenus de tant d'histoires, mais la lumière niçoise, le doux tumulte du cours Saleya, tout cela est solide, tout cela est tangible - caillou, roc.Isabel arrive enfin ; il est 9h35 - toujours précise. Belzebu ne peut retenir ses larmes. Sa femme va mourir - elle est pourtant si belle, si vive. Dis, mais quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ? En 1938, dans le rêve de Belzebu, l’enterrement se termine mal. Une bombe explose. Ils meurent tous. Sauf Adrien. Curieusement. Il semble que la cohabitation avec Kzza lui ait donné quelque pouvoir de survie. Le temps passe. Le chagrin aussi. Il prend le temps de lire des livres. Il s’émerveille de la technologie. Il ne vieillit pas. Mais pas du tout. Regardez-le, il drague une jeune serveuse, il l’emmène chez lui, ils s’amusent. En ce beau jour de juin 2002, notre nouveau Comte de Saint-Germain entreprend, après avoir - un très bon après-midi, merci ! - renvoyé chez elle la plaisante serveuse (c'est un monde qu'il connaissait bien, même si ses souvenirs étaient poussiéreux) la lecture de son courrier. La lettre la plus surprenante vient de Jean-Claude Xwsoipvpiubg : il se présente comme le fils d'un célèbre médecin monégasque (jamais entendu parler) et prétend pouvoir lui révéler des vérités essentielles comme des huiles. Adrien se dit qu'il a affaire à une espèce de Marabou de boîte aux lettres - mais, à la fin du texte, deux références le troublent : Xwsoipvpiubg écrit d'abord "je pense que ça vous intéreksssera", puis : "de toute façon vous pouvez venir quand ça vous chante dans les 1000 ans qui viennent".Comment ce type obscur au nom imprononçable connaît-il tout cela ? Il est peut-être prudent de prendre langue avec lui, sait-on jamais ? Il lui indique qu'il peut le rencontrer tous les midis au restaurant Les Cailloux, rue des Cinq-Diamants, dans le 13ème.Il décide d'y aller dès le lendemain. En se rendant au rendez-vous, traversant la rue de la Butte-aux-Cailles, un fou le renverse. Tout le monde l’imagine mort.Malheureusement pour Adrien, l'immortalité n'est pas assurance d'antalgie perpétuelle - il a donc bien dégusté au moment du choc. Tellement dégusté qu'il est tombé dans les pommes - il se réveille aux urgences de la Pitié, un peu faible, entouré de jeunes internes essayant de joindre leur patron pour leur expliquer le curieux phénomène qui se produit devant eux. Ce personnage bien mis, sans papier pour l'identifier sur lui, qui a perdu quatre litres de sang et qui se met à bavarder avec eux, un peu lentement mais tout de même. Le plus étonnant est que le coeur qui semblait devoir s'arrêter, qui avait bien ralenti, repart - comme si de rien n'était. Le blessures terribles au visage, au cou, s'effacent - on dirait des cicatrices de six mois. Bref : on n'y comprend rien chez les bleus-bites de l'anesthésiologie française.Le hasard voulait que Jean-Claude Xwsoipvpiubg, qui avait moins bien réussi (professionnellement en tous cas) que son papa, fût infirmier dans ce même CHU. En rentrant de son déjeuner quotidien, et après avoir vainement (comme depuis plusieurs jours - la poste avait mis dix jours pour délivrer la lettre...) attendu Adrien, il tombe (enfin, c'est une expression : Adrien n'a pas besoin d'un choc supplémentaire) sur lui.Il va enfin pouvoir lui expliquer la grande affaire qui l'occupe, et dont les répercussions seront considérables quoiqu'occultesC'est son passage à Paris, entre 1758 et 1760, qui fait connaître l'étonnant comte de Saint-Germain. Dans les salons de la capitale comme dans les cours d'Europe, des rumeurs folles circulent sur son compte : il aurait plus de trois mille ans, il aurait connu Jésus-Christ, il saurait fabriquer des diamants et se rendre invisible ! Cela faisait bien longtemps que Adrien n'avait ainsi triqué. Comme les vieux coquins transpirants qu'on recontre dans les romans de Sade, il lui fallait, à son grand âge que personne ne pouvait soupçonner, des plaisirs épicés pour le réveiller. Mais Estella W., la plus belle femme du monde quand Laura Elena Harring est alitée (c'était d'ailleurs - LEH - la seule brune dont on puisse dire qu'elle était sublime, car même s'il arrive aux brunes d'être mignonnes, le sublime est un attribut exclusif des blondes, des rousses et des bruns - chez les mecs, les blonds ont le même problème : parfois jolis jamais sublimes), Estella Waren donc, avait déjà dragué et maté des animaux - un loup pour du parfum, des singes pour un navet - ; et ça, l'ami Adrien ça l'émoustillait (plus que la petite robe qui glisse, le sourire boudeur ou les mignardises de rigueur lolipopées de la bombinette - il ne marchait plus trop aux vieilles ficelles des femmes (il avait déjà donné). Bref : quoique bien entrepris, il se disait que la Warren avait un truc à lui demander - et en effet : c'était, en tous cas c'étaient les dernières informations qu'il avait reçues à son sujet par Edouardo-didou, la fiancée du monégasque grotesque (Jean-Claude Xwsoipvpiubg) qui avait servi d'entremets à son crocodile (comment un type à l'allure aussi minable avait pu se lever cette fille ultime ?). Elle venait probablement prendre des nouvelles de ce qui était (processus en cours) actuellement une mixture d'os et de viande que dissolvait l'acide gastrique de l'animal à queue et à dents. Qu'allait-il pouvoir inventer ? Adrien n'est pas du genre à fuir ses responsabilités - :- Et bien marions-nous !- Tu es shoure ?- Affirmatif ! Il faut que je surveille de près la petite chose que tu gères étroitement pour l'instant. Mon instinct, ma raison, mon pif m'y poussent. On fait un saut à la mairie (le 1er août il n'y a pas foule, les pauvres qui passent leur temps à réclamer de la paperasse sont en vacances, ça ira vite), on file la doc (il faut juste que j'améliore mes faux-papiers mais Edouardo a des copains très doués et bien introduits), et, avantage de l'idiosyncrasie métabolique de notre (futur) chiard, tu pourras te marier grosse et fine dans trois mois.- C'est shoupeur ! Donc ça ne te fait pas flipper le retard de diveloppement ? ça n'est pas un peu queer ?- Queer ? Tu veux dire que le père ce n'est moi mais G. Dustang ?- Non. Queer, odd, strange, comme tu veux.- Zarb ?- C'est quoi "Zarb" ? C'est une mélange de "Zob", "Dard" et "Barbe" ?- Non, non. Bizarre.- OK.- C'est ça, OK. (In petto, Adrien : "Elle est bonne, mais elle est quand même super conne l'Estelle...").Retour de la mairie, dans le taxi :- Bon, ma petite Estella, ce n'est pas tout ça, mais maintenant, il faut qu'on aille voir Ange-Pascal Trapatoni, mon ami prêtre.- Tu es "khouré" maintenant, toi ?- Non, non, je suis toujours laïque, je n'ai pas reçu les ordres de cléricature (quoique la pensée m'ait traversé plusieurs fois).- What ?- T'inquiète poupée ! Bref : ce vieux Trapatoni va nous marier - je ne veux pas que notre petit messie naisse en dehors de la belle, de l'éternelle, de la si fidèle et si constante église catholique, apostolique et romaine.- Tu as raison. Quid habes quod non accepisti ?, dit justement l'apôtre.(In petto, toujours, Adrien : "Finalement, elle n'est pas si conne, cette petite, et sa douce orthodoxie la maintient toujours bonne" - il avait, en cet instant, pour dire les choses un peu crûment mais très précisément, une formidable envie de lui bouffer sa belle petite chatte blonde. Negari non potest. Amen).Le père Ange-Pascal Trapatoni avait, aux jeunes mariés quittant l'Eglise, lancé (conjonction d'un pauvre aveu et d'une belle promesse) :- Quamvis homines omnia plerumque ex sua libidine moderentur, ex eorum tamen communi societate multo plura commoda, quam damna sequuntur. Quare satius est eorum injurias aequo animo serre, & studium iis adhibere, quae concordiae, & amicitiae conciliande inserviunt.A quoi Estella et Adrien répondirent :- C'est de toi ?- Non. C'est écrit par un vieux juif que je fréquente à l'occasion et qui me plaît bien.- Ah bon ? Tu es sûr ? Enfin : La zingara ad altrui la sorte dice,E la sua non conosco, l'infelice !Back home, nos jeunes mariés dispensés (avantage des hautes solitudes) de l'atroce obligation de payer à bouffer et à boire aux amis, de faire semblant de s'amuser alors qu'ils sont : 1) morts de fatigue et 2) ont une folle envie de se troncher de concert, nos jeunes amis (donc) s'installent dans leur salon, à proximité des crocodiles.Se passe alors un truc disons : ultime.Effet magique de l'eucharistie, redoublement de l'hypostase, réalité de la présence réelle ou simple "libération" ? Qu'importe : Estella se met à grossir à vue d'oeil, vertigineusement, comme dans un film de Ridley Scott première manière, le petit messie semblant rattraper du retard accumulé (façon capital-temps des 35 heures).Adrien, qui a eu le temps de tout apprendre en 100 ans (et de baiser quelques sage-femmes gaulées comme Abby dans E.R.), lui fait lever la jambe (enfin : pas comme d'habitude) et parvient à temps à récupérer le petit "monstre" qui, expulsé, menace de s'écraser sur le Rubens au dessus de la carafe à whisky (curieusement, l'enfant naît sans cordon ombilical). La mère a eu un peu mal mais tout est allé très vite.On les retrouve trois heures après, tout propre tous les trois, près pour de nouvelles aventures épiphaniques. Au fait : le petit s'appelle François-Philippe.Cucurbitacée. A quoi, sinon à celle d'une cucurbitacée, comparer le développement du petit (plus tellement désormais) François-Philippe ? Le voyant surgir, le torse sur-baraqué parsemé de filaments bleus (on devinait à peine le petit F et le petit P brodés amoureusement par Mamie Warren) de feu le baby-gros, et dire à sa mère, qui vient de jeter son soutif au visage de Lagaf' alors qu'elle visait Bourdieu (chacun sa hiérarchie intime) : "Je peux téter ?", le voyant ainsi, donc, son fils (mais comprend-il si vite, lui l'éternel ?), Adrien envisage de lui foutre son poing dans la gueule.Il se ravise bien vite et laisse Estella répondre :-"Bien sûr mon grand garçon ! Viens boire le lait de maman ! Viens là mon petit chouchou !"Adrien a quand même du mal à se remettre du spectacle. Cette espèce de grand con, à poil, en train de bouffer goulûment les seins de sa femme... In petto :-"OK, c'est son fils, c'est notre fils, mais bon... En plus, il est super bien gaulé François-Philippe. Je suis pas dégoûté, bien au contraire... Ils sont là, à poil tous les deux. En plus, cette andouille de FP bande comme un âne tellement il est content de boire. Putain, c'est un plan freudien horrible. Je bande pour ma femme (jusque-là, ça va, mais quand même, Estella je lui bouffais la chatte y'a a pas si longtemps et lui il lui bouffe déjà les tits !), je bande au spectacle de ma femme donnant le sein (déjà un peu plus zarb, mais je ne suis pas un garçon conformiste), mais je bande aussi en voyant mon fils à poil (et ça, c'est pas possible !!!!!)."Cauchemar. Pensant à l'horreur de son désir (mais qu'y peut-il ?), les joues d'Adrien virent au rose-bonbon. Adrien parviendra-t-il à surmonter ses tendances à l'évidence perverses ? Saura-t-il se censurer ? Le saurons-nous un jour ?Le pire, ce sont les dents qui poussent. Adrien, sur le fond, s'en branlerait d'être maxschrekisé s'il pouvait encore fermer la bouche. Mais là, avec sa nouvelle dentition, soit il reste la gueule ouverte, soit il s'écorche la lèvre inférieure. Il se demande, en passant, si, comme dans les vieux films, la vampirisation transmet aux autres l'immortalité. A priori oui. Il ne se voit pas laisser mourir son cher François-Philippe (les liens du sang, ça compte pour un dracuileto) ni sa douce Estella (il arrive qu'on s'attache aux femmes, à condition qu'elles soient des bombes, et plus bombe que l'Estel' faut chercher). Bref : dérangeant, retour au lit, sa femme et son fils entrecroisés un peu indécemment, il croque de l'incisive droite dans la lèvre supérieure de F-P et de l'incisive gauche dans la si sublime mammelle droite d'Estella. Ils n'ont pas le temps de se réveiller que la douleur les fait s'évanouir. Ils poursuivent leur sieste "maman-gros bébé" tranquillement.Mais ces quelques goutelettes sanguines et familiales ne suffisent pas au brave Adrien qui sort de l'hôtel particulier pour se mettre en chasse. Au cours d'un zapping il a aperçu à la télé, ce mardi 15 octobre, l'objet de son délit à venir : Stéphanie Renouvin. Il adore les vraies blondes (le reste des femmes existe-t-il vraiment pour autre chose, dans l'entendement divin ou simplement l'ordre du monde, que la qualité du contraste ?), même s'il préfère (faute de grives...) les fausses blondes aux vraies brunes ; et aujourd'hui le petit cache-coeur fuschia de la belle niçoise l'a fait chavirer. Il faut qu'il lui plante ses deux gros dards dentaires au creux de l'épaule pour bien finir sa journée. Reste à trouver son adresse et à liquider le brave Bruce Toussaint (mais il a l'air faible avec son air poupin).Mais comment Stéphanie réagira-t-elle en voyant le nouveau visage d'Adrien ? Une photo dédicacée aimablement envoyée par Adrien permet de se rendre compte des ravages de la vampirie.Il remonte tout guilleret avec les Petrus 1959, un dans chaque main, de sa belle cave voutée, pensant noyer dans le vieux merlot et la compagnie de sa famille désormais éternelle (quoiqu'un peu Adams sur les bords), son désir de suçoter l'épaule des présentatrices sexy et de tempérament (feu sous la braise) provincial.Mais entrant dans la chambre, et voyant François-Philippe ne plus se contenter de tétouiller les seins de sa môman mais lui montrant qu'il avait bien grandi et d'un peu partout - Estella ayant l'air de trouver ça délicieux ; enfin : elle gueulait comme une chienne -, le vampire du 6ème laisse tomber les pomerol et ruine son tapis avec 2000 euros de jaja pour texans fortunés. Il se dit que puisque c'est comme ça, l'éternité risque d'être pleine de surprises et de frivolité - il n'a donc pas de raison de se priver d'aller emballer la belle Stéphanie R.Les deux amants n'ont rien vu, et ils se demandent pourquoi ça sent un mélange de truffe et de confiture (ça les excite un peu - il paraît que la truffe est aphrodisiaque pour les porcs). N'empêche : Adrien est en route pour l'Eglise. Son compère Ange-Pascal Trapatoni est en effet, au surplus de ses fonctions écclésiales, un agent des RG qui va pouvoir lui indiquer les coordonnées de S. R. - qui le hante et qui, de retour de son studio Canal Plus, ne sait pas encore les gourmandises façon eau-de-boudin qui l'attendent.Ce qui s'est passé 2.Le fait qu'F.-P. soit possiblement mêlé (façon miroir agréablement déformant : ma que bomba !) à Stéphanie R. ne plonge pas Adrien dans de pathétiques et sociales inhibitions. On ne remerciera jamais assez Platon pour la catégorie du mixte d'être et de non-être qu'est le possible - cf. texte bien connu. En tous cas, ce matin du 18 octobre 2002, Adrien a une vision (extra)lucide de ce qui va être sa journée : pour déjeuner, la belle nuque de Stéphanie - il rêve de lui faire le plan du petit bizuth dans le cou (Estella et son ex-mioche, ça ne comptait pas, c'est la sagrada familia), en commençant avec elle son parcours de pro de la sucette morbide. Pour son quatre-heures, son fils virtuel qui va devenir son amant réél. Pour dîner, de grosses fêtes pleines de strass (géologie du désir), réunissant son petit ballet intime (E., F.-P., S.R., etc) - ça va saigner...Mais avant cela, il va falloir déjouer les plans CRSiques de l'adjudant-chef Sarko, qui a construit autour de l'immeuble de S.R. une forteresse imprenable.Adrien saura-t-il déjouer les plans de l'admirable Compagnie Républicaine (bravo !) ? Scott Ross jouera-t-il pour lui quelques morceaux après s'être dévoilé - curieux parcours tout de même pour qui connaissait la première occurence terrestre de ce cher Scott que de finir dans une grande blonde - ? Son fils F.-P. a-t-il quelque don pour le clavier bien tempéré ou n'est-t-il que le Gould de la goule Ross ? Adrien pourra-t-il surmonter l'effroi qui l'a saisi en apprenant que son pire ennemi s'appelait comme lui, Adrien Clemenceau ? Parviendra-t-on enfin à la p.157 ?Bref ; vous le saurez en lisant Ce qui s'est passé 3. Ce qui s'est passé 3.On ne le sait pas. On ne le saura jamais. Mais alors qu'elle souffrait mille peines, Stéphanie a raconté ceci (qui saura l'entendre ?) :- - Mi, disselessequoaque ? Toi crus ? Je ne passe Pan ! Leu prave, li voiça : l'Antan je m'essuie caché de bonne hure. Père Foi, à pine mes boggies à tante, missier se ferme-haie 6 vits que je n'avais pas le temps de maudire : "Jument dort". Ehune Demy hurle après la pesée : le kit Etre et Temps II Church la somme d'être veillée. Je voulais poser le volume que je croyais avoir dans les mains et souffler ma lumière. Jeune navet pas cassé en mordant défait les réfections suce-queue, venin de l'art ! Aïe ces réfections-navets prient un Tout un peu particulier ; il se membrait-queue : j'étais même-moite, ce dont parlait l'outrage : un réglisse, un quatuor, la virilité de Sang-Froid Ier et Chair-le-Gouin. Cette broyance survirilait - bandantes belles queues à mon éveil. Haine le chocopops, ma raie-son ! Mé baisait comme des cailles sur mes oeufs et les empichait de rendre (compte-queue) le bougeoir d'été plus allumé. Lui, elle, connassaient à me dévêtir un thé lisible : conne après la "mettre en psychose", l'épanchée d'un eggisme - anse antérieure. Le suce-jet diluve se détachait de moi, j'utai l'ivre demi à piquer aux noms. Au poteau je réouvrai le vit et j'étais bien enconné de traver au bourre-moi une zob-curitée, douce et rebaisante bourre-mes-yeux, mais peut-être bleue encore bourre-mon-esprit. Aki, elle abaraissait conne, une sueuse sans chose, un con pris en cible, comme une sueuse vraiment zob-cure. Je me démembrai quelqu'urine - vous pététre ? J'embandais le sifflement des trains qui, bleus aux coins édoigtés, comme le gant d'un oiseux dans une fourée, ravalant les pistances, me dérivait l'épendue de la compagne baisette où le vit joyeur se masse vers l'attraction brochaine. Et le petit chemin qu'il suit va être gravé dans son souvenir par l'excitation qu'il doit à des lieux nouveaux...- Cieux va ma mantenain, non ?- Ah bon, tu trouves ? Je suis guéri alors...Mais comment peut-on guérir ? Adrien savait ce que Stéphanie voulait entendre.- Il y a un antidote.- C'est ça ! Pour les otages russes aussi y'avait un antidote !- Ma petite Stéph', il va falloir décrocher de l'actualité - ça n'est plus ton créneau. Tu es morte et si tu reviens demain matin en disant : salut, l'espèce de salamandre verte qui vous parle c'est Stéphanie Renouvin, tu vas juste réussir à finir tes jours dans un vivarium. En plus, ils t'ont remplacée fissa. Une espèce de brune pas très sexy (excuse le pléonasme), qui s'appelle Hélène Fion ou Vion, enfin un nom comme ça.- Hélène Pion ! C'est une conne. Tu as raison, c'est pas une bombe - mais c'est la cousine à la mode de bretagne de Bruce.- Enfin, qu'importe (quoique ceci explique cela, en un sens). Je te disais : there is a hope.- What ?- Il y a un espoir. Il faut que tu retrouves le Pankrail Lamish 49.- Le quoi ?, dit-elle en rigolant. On dirait le titre d'un film avec un Jean Lefèvre.- Le Pankrail Lamish, 49ème du nom, est une créature que d'aucuns disent mythique (mais je t'assure qu'il existe), qui est connu sous le nom de "Roi du Monde", et qui demeurait traditionnellement au Tibet. Mes amis (malheureusement disparus depuis longtemps) Meyrink Junior et le vieux G. m'en ont longuement parlé. Pour les raisons politiques que tu connais, le 48è Pankrail Lamish a du quitter la Chine. Avant de mourir, il a écrit à un de mes amis proches (lié à la famille d'Eduardo) que le 49è vivait en Roumanie sous le nom de Viktor Brauünner. Malheureusement, je n'ai pas plus d'informations et il n'y a aucun Viktor Brauünner (avec le téléphone en tous cas) en Roumanie actuellement.- Belzebu comme le peintre ?- Rien à voir. Pas la même orthographe. Mais dis-moi, tu as des lettres pour une belle journaliste !- Bon ça va, hein !- Bref : je n'ai pas beaucoup d'infos mais je sais que si nous le retrouvons, il saura te rendre ta joli peau, ta tendre jeunesse insouciante (tout en te laissant immortel...Merci qui ?). Refaire de toi ce joli petit lot que tu étais. Mais il faut ici que je te dise encore une dernière chose : ton "ami" Bruce cherche à t'utiliser pour retrouver quelqu'un que je connais bien et qui s'apelle Kzza.- Non, non. Il m'a fait ce trip un soir pour m'impressionner. Il adore raconter des histoires dans les soirées pour frimer. Non, son truc c'est Kzza, pas Kzza. Z pas S.- La coïncidence est troublante, tu me l'accordes ?- Je te l'accorde.- Enfin, Bruce fait partie d'un groupe occulte, une espèce de secte, qui s'appelle les Pions (on les appelle aussi les Dugpas - je ne sais pas pourquoi). Ils vont donc te suivre dans ta quête du 49ème PL. Il va falloir ruser. Cela dit, et en passant, je suis prêt à tout pour que tu redeviennes ce que tu étais. c'est pour ça que je t'ai un peu trop mangé - mais que veux-tu, tu me faisais triquer comme un malade !Sur ce, Estella qui était collée à l'huis, entre :- Bloody fucking bastard ! Would you fuck that stupid frog ? You make me sick espèce de dégénéré connardier.- Tu peux parler. Moi je baise pas avec mon fils.- C'est peut-être ton fils, mais je ne suis pas sa mère !- Well. Et moi qui voulais m'occuper de l'agarttha... Regardez cette belle gravure que j'ai trouvée dans le meuble Louis XVI. Je suis sûr qu'elle va pouvoir nous aider à retrouver Brauüner.-Ne sois pas parano, Estella ! Et puis nous avons d'autres priorités.- OK, mais je ne te savais pas zoophile, c'est tout.- Tu vas la fermer, espèce de poupée barbie nautique, lance alors Stéphanie.- Sure ! Chacun sa mare, après tout, bonny frog !- Allez, allez, on se calme, girls. Il y a le feu. Les Pions cherchent à nous attraper. Et je ne sais même pas sur quel pied danser avec les marmandiens.- Les quoi ?, hurle le choeur blondinet.- Les habitants de Lyotard 12. Kzza est des leurs.- Je comprends plus rien à ton trip, là, Adrien, s'inquiète Estella.- So do me, confirme Stéphanie.- Bon, c'est un peu long à expliquer. Je vous raconterai ça en route. Mais avant je dois retrouver Trapatoni.- Oh yeah ! He's so cute !- Oui, enfin, ce n'est pas le problème. Et, au fait, que fait François-Philippe ? Il est d'ailleurs plus à même que moi de vous décrire Lyotard, si ce que Trapatoni m'a confié il y a quelques jours est exact. Si j'ai bien compris ses tuyaux, 1) il est lui-même lié à Kzza (comment, je ne sais pas trop) et 2) toi, Stéph', tu es une espèce de double de Scott Ross...- Super. J'adore ce type. Tu connais son intégrale Scarlatti chez Erato (malheureusement indisponible) et ses trois volumes Rameau chez Still ? E bellissimo.- Hey, Kermit, would you stop ? Your name's Eve Ruggeri or what ?- Bon, les filles, on y va mollo. Laisse moi finir ma phrase, Stéphanie. Tu es le double de Barbe-Ro(u)ss mais aussi de François-Philippe.- Beurk !- Parle pas comme ça de mon fils, toi, ou je nique ta race !!!- Ton français devient très idiomatique, ma belle Estella, salue Adrien.(F.-P. entre dans la pièce)- On parle de moi ?- Oui, mon cher fils, il faut qu'on se tire vite fait. On va voir Trapatoni. Et après direction la Roumanie. Et peut-être le Tibet.- L'agarttha ?- Tu connais ça, toi ?- Je suis plein de ressources, papa. Sinon, en vous écoutant (par hasard) j'ai compris que vous vouliez des infos sur Lyotard. Le plus simple est d'aller voir un site qui s'appelle www.sansfin.com, qui existe depuis fin janvier. Ils ont l'air de connaître pas mal de trucs sur nous, mais bon ! il faut faire le tri. Les rédacteurs ont l'air un peu schizos (et ils sont peut-être manipulés).- Oui, oui, on verra ça plus tard, mon grand. J'appelle Trapatoni et on se met en route. Et restons discrets ! Bruce et ses Pions...- Tu veux dire les Dugpas, intervient F.-P..- C'est pareil. ILS nous suivent !Arrivé à l'Eglise, Adrien apprend du Père Trapatoni que S. R. est en fait un hologramme de première génération envoyé par les habitants de la planète Lyotard 9, la version alternative et fantasmatique de Lyotard 12. Derrière S. R. se cache l'esprit goulesque de Scott Ross, le claveciniste défunt, mort d'un épanchement vampirique incontrôlable en jouant les trois dernières pièces de Frescobaldi. Aussi, dans l'imagination d'Adrien, habité par la revanche, S. R. devient S. R. Mais Trapatoni poursuit son récit et avoue à Adrien que S. R. est le fils/fille d'Antonio Strauss (le frère de G. Strauss), conçu lors un déplacement temporel antérieur, et que sa vocation transgénétique est identique à celle de François-Philippe... Ange-Pascal Trapatoni était le plus spinoziste des prêtres que l'Eglise Catholique Apostolique et Romaine ait jamais intronisé. Ce tempérament l'avait d'emblée rendu sympathique aux yeux de l'immortellement matérialiste Adrien.Une fois les informations vitales échangées, Trapaton' leur tint à peu près ce langage :- Les conneries des ésotéristes, je n'y accorde aucune foi. En plus, ces andouilles sont vraiment infréquentables : on dirait que plus ils font joujou avec leur caca (négationnisme, paganisme) plus ils leur faut du nouveau caca (pédophilie, racisme - enfin "racialisme" selon eux). En somme, difficile de trouver des infos sur le savoir traditionnel, tellement c'est accaparé par des maaldes mentaux. Et puis, c'est toujours le même genre d'argumentaire : les OVNIS, l'Atlantide, les conspirations multiples, le monde infra-terrestre, words, words.... Ils n'ont pas compris que la vraie dimension spirituelle, c'est la matière. Ils sont embourbés dans des dichotomies foireuses, truffées d'arrières-mondes. Ces délires autour du "grand horloger", cette pythagorisation infantile du monde, tout cela est d'une bêtise insigne. Sed les textes eux-mêmes, les traditions elles-mêmes (en tous cas pour partie) sont infiniment riches. Prends l'agarttha : le Roi du Monde qui serait sous terre, qui commendrait à l'ordre du monde pour lutter contre les Dugpas (appelés aujourd'hui par la plupart Pions), tout cela a un sens métaphorique évident. Il faut jouer l'ésotérisme authentique de type cabale contre l'ésotérisme merdique nazillon ; la vraie figure passionnante de toute cette histoire, c'est Gustav Meyrinck, dont tu as bien connu le fils, Adrien...- En effet.- Bref. Si tu travailles un peu les vrais textes, tu comprends que le Pankrail Lamish dont il est tant question, n'est que celui qui comprend la réalité du tout. Celui qui voit la totalité et non le fragment. Il n'appartient à aucune élite. Ce n'est pas un gourou. Il possède juste le savoir du Temps, c'est-à-dire (et il est le seul) qu'il connaît l'avenir du monde, en tant que celui-ci est contenu dans l'aujourd'hui. Ce n'est rien d'autre qu'une espèce de "démon de Laplace" - tu vois en quoi cette vérité n'a rien de "mystique" et est indifférente aux fariboles genre "voyantes" - tu as vu cette connasse de Didier chez Ardisson, hier ?. Il est simplement dôté d'une grande capacité de calcul et de vision. Si tu veux le faire marrer, parle-lui de miracles, d'interventions divines, etc, il sait que c'est du flan. En revanche, aux yeux des autres terriens, il semble doué de pouvoirs "surnaturels" - comme de te sortir de ta carapace de crapaud, ma belle (enfin...pas trop actuellement) Stéphanie.- Et pourquoi les Pions veulent-ils le retrouver ?- Mais c'est Kzza qu'ils recherchent...- Oui, mais Kzza, c'est le Pankrail Lamish.- Et Kzza, alors ?- Ah, ça, je connais pas...- Ne nous embrouillons pas. Continuez, mon père.- Les Pions (ou Dugpas) veulent que le monde reste dans les fictions foireuses de mystère, d'inconnaissable, de mort imprévisible, de "liberté" (pouf pouf). Ils ne supportent pas qu'on puisse "expliquer" des "miracles" (en fait, simples lois de la nature mal connues) comme votre immortalité commune à tous les 4. Cette immortalité fait de vous des Geludpas.- Au fait, dit Adrien, tu veux pas que je te suçote un peu le cou pour en profiter ?- Je veux bien que tu me suçotes un peu le cou, mais sinon, pour l'immortalité ça fait longtemps que je l'ai - j'ai été mordu par mon copain Karol à Cracovie il y a 50 ans (il a pas mal réussi depuis, d'ailleurs). Je suis né en 1910 en fait, vous savez.- Au fait, toi qui sais tout, ça veut dire quoi Dugpas et Gelugpas ?, demande Estella.- Moi aussi je sais, maman !, coupe F.-P. ça veut dire Bonnets rouges et Bonnets jaunes !- En effet, confirme Trapatoni.- Et y'a aussi des Bonnets bleus ! On les appelle les schtroumps, remarque perfide Stéphanie.- Bon, on se met en route ?- Oui. Je sors le document envoyé par mes correspondants de Bucarest. Elle indique les clefs de décryptage de la carte retrouvée par Adrien dans le meuble Louis XVI - pour retrouver Brauüner.Et voici notre nouveau Club des cinq parti pour la Roumanie (Eduardo garde l'appartement - laissant filer, mélancolique, la sauvage équipée). Discrètement.Dans la Mercedes noire en partance pour Bucarest, les quatre fascinants - le taureau (Adrien), la truite (Estella), le serpent (François-Philippe) et l'alouette (Stéphanie) - écoutent Trapatoni qui dirige son char :- "Visage sous vos traits la terre se regroupe, Votre appétit répond pour l'éclair questionné. Hauteur et profondeur Ne sauront vous glacer. Sur le sceptre d'amour Le froid croise l'ardeur. Nuage et sable d'homme Frondent l'humidité. (...) Figure, recueillez la Sybille naissante. Visage sous vos traits la terre se regroupe."(Plus tard, approchant de Munich).- "Le poète qui versifie en marchant bouscule de son talon frangé d'écume des centaines de mots à ce coup inutiles ; de même un vaste ouvrage qui surgit en se construisant alerte et fait pleuvoir d'insolites projectiles. Tous deux taillent leur énigme à l'éclair d'y toucher. En cet air, l'espace s'illumine et le sol s'obscursit. (...) Après de longues effervescences et une maturation d'angoisse, Victor Belzebu saisit dans sa poignée la fable de notre grandeur désemparée et se réintroduit dans ses souterrains en même temps qu'il la pousse, frémissante, dans la lyre de la lumière. (...) Ainsi du haut mal de la mort naît l'enfant compliqué de la vie. La propriété maudite d'un seul devient la valeur heureuse de tous."(Estella :)- Bof. Moi je préfère : "La vigne faible est en fureur. Barbares salaisons, sang concret des crinières."- Eppur si muove ! Petite sotte...Globalement, on peut dire qu'Adrien chiait dans son froc. Ce n'est, pour la joie des sièges cuir de la Mercedes et l'agrément du voyage, qu'une métaphore. Mais les 4 companeros du Comte de Saint-germain se rendent compte qu'il y a de la sorge dans l'air - faute de mouches.- T'es sûr que ça va ? C'était qui ? s'enquiert Estella.- C'était son amant qui veut lui ramoner le rectum avec un cactus jumbo jet ! Du coup, il s'affole ton canard en sucre ! balance Stéphanie, estomaquant l'équipe par sa grossiéreté sidérale et constamment renouvelée.- C'est à peu près ça, concède Adrien, mais façon Rosemary's Baby de Polanski.- Vois pas, avance F.-P.- Moi non plus, souscrit Estella.- T'es quand même un peu pervers comme connard, non ? avance Stéphanie.- Moi je vois très bien de quoi tu parles, Adrien. Anne t'a encore appelé ? balance Ange-Pascal à la surprise générale.- Who ? (Estella).- Connais pas (François-Philippe).- Encore une de ces salopes qui te lèche les couilles avec de la marmelande d'orange en se socratisant de la main gauche (S.).- ???- ???- ???- ???- Bon, tranche Adrien, si on parlait d'autre chose ? Vous connaissez des blagues marrantes ?- Moi je connais celle de la blonde qui se transforme en limace !- Estella, tu la boucles, ou je raconte quand tu te faisais des DPAs avec des macaques sur le plateau de l'amerloque qui s'est tapé Batman.- A propos de Batman, j'en connais une bonne !- Papa, c'est quoi une DPA ?- Tu vois que tu ne connais pas tout...A quelques centaines de mètres, Bruce engueulait Jean-Philippe :- Ta tactique au Mastermind est nulle. Tu peux pas jouer chaque fois 5 jaunes ou 5 bleues ou 5 marrons.- Moi je trouve ça joli. Et puis j'adore ce jeu - je rêve d'avoir la coupe de cheveux du mec sur la courverture. Un brushing sublime. en plus, il a un super costard et une cravate excellente. je suis sûr que c'est un suisse. Il n'y avait que les suisses pour s'habiller comme ça en 1974.- Oui, certes, mais regarde, avec ta stratégie, ça fait 10 fois que je te pine du coup !Mais Bruce se penche un peu trop sur la boîte de Mini Mastermind Voyage de jean-Philippe. Il rate un virage et la bagnole se mange un arbre. Plus de peur que de mal - les Mercedes protègent bien les passagers, en revanche, et les deux sont liés, elles deviennent après le choc comme une pâte feuilletée après cuisson - on leur découvre des strates insoupçonnables à froid. Ils vont ramer pour recoller au train de la voiture 1 - heureusement qu'ils ont une bonne carte bien fiable ! Le père Trapatoni fait écouter à ses camarades d'équipée sa compil de "chansons d'après la mort".- Il vaut mieux les écouter maintenant, parce qu'après la mort il n'y a rien. Le concept de l'"après la mort" est un concept de vivants. C'est tout. Non possumus...Here are the young men,a weight on their shouldersHere are the young men,well where have they been?We knocked on doorsof hell's darker chambersPushed to the limits,we dragged ourselves inWatched from the wings asthe scenes were replayingWe saw ourselves now aswe never had seenPortrayal of the traumas and degenerationThe sorrows we sufferedand never were freedWhere have they been ?Where have they been ?Where have they been ?Where have they been ?- Qu'est-ce qu'il raconte Curtis ? demande Adrien, voix tremblante. "We have decades" ? Tu parles...- Non, corrige Estella, "Where have they been ?"- C'qu'on s'en branle, balance Stéphanie.- Oh toi ta gueule, dit Adrien, avant de se metre à pleurer comme un gamin. Sans pouvoir s'arrêter.Weary inside, now our heartslost foreverCan't replace the fearor the thrill of the chaseThese rituals showed up the doorfor our wanderingsOpened and shut, then slammedin our faceWhere have they been ?Where have they been ?Where have they been ?Where have they been ?Quelques kilomètres plus loin, Bruce Lee Toussaint se sent un peu esseulé, il s'allonge au bord de la route, et il chante, se mettant lui aussi à chialer comme un gosse, retrouvant lui aussi sa petite chanson intime d'après la mort :J'ai perdu ma tribu, tous mes fréres et mes sœursQue sont-ils devenus ?Et surtout pourquoi ne me cherchent-ils pas ?Je trouve ça ingrat pas sympaJe suis un bébé éléphant égaréPourriez-vous s'il vous plaît me rechercher ?J'ai bien peur qu'ils se soient suivisDans le précipice au fond des profondisEt moi qu'est c'que je deviens dans tout çaJe me sens tout er ra ta aJe suis un bébé éléphant égaréPourriez-vous s'il vous plaît me rechercher ?Je ne me sens pas chez moi dans cette jungle inconnueÀ ma vue tous se sont encourusPersonne ne sait d'où je suisJe suis un mal blanchi, impoliJe suis un bébé éléphant égaréPourriez-vous s'il vous plaît me rechercher ?Quelle tribu voudrait m'adopter ?Je suis un égaré sans carte d'identitéJe me plierai à vos coutumesSi vous acceptez mon volumeIl se recroqueville, il est triste, il est un peu mort. Où sont-ils ? Où sont-ils ? Où sont-ils ? Où sont-ils ?Pendant ce temps, sur le plateau "Des livres et moi", AP Trapaton' doit choisir un jeu de société.- C'est vraiment ce que vous voulez, dit l'ami de chez Flamm'.- En fait, le jeu que je préfère, c'est le jeu de la chanson préférée.Les compagnons d'équipée (sauvage), en choeur :- Décidément, on n'y échappera pas. On s'est déjà tapé les 1000 Bornes Musical, on passe à la télé chez les Roumains, et ça continue.Stéphanie, en solo :- C'est vrai, t'en as pas marre de ta branlette façon Charlie Holègue !L'animateur :- Silence ! C'est lui qui fixe les règles. On joue à la chanson préférée, en attendant la météo. Allez, chauffe Marcel ! Ki ki kommence, Angie ?- Moi. Il y a des livres pour tous et pour personne. Là, c'est une chanson pour après-demain :J'ai eu tort, je suis revenuedans cette ville loin perdueou j'avais passe mon enfance.J'ai eu tort, j'ai voulu revoirle coteau ou glissaient le soirbleus et gris ombres de silence.Et je retrouvais comme avant,longtemps apres,le coteau, l'arbre se dressant,comme au passe.J'ai marche les tempes brulantes,croyant etouffer sous mes pas.Les voies du passe qui nous hantentet reviennent sonner le glas.Et je me suis couchee sous l'arbreet c'etaient les memes odeurs.Et j'ai laisse couler mes pleurs,mes pleurs.J'ai mis mon dos nu a l'ecorce,l'arbre m'a redonne des forcestout comme au temps de mon enfance.Et longtemps j'ai ferme les yeux,je crois que j'ai prie un peu,je retrouvais mon innocence.Avant que le soir ne se posej'ai voulu voirles maisons fleuries sous les roses,j'ai voulu voirle jardin ou nos cris d'enfantsjaillissaient comme source claire.Jean-Claude, Regine, et puis Jean -tout redevenait comme hier -le parfum lourd des sauges rouges,les dahlias fauves dans l'allee,le puits, tout, j'ai tout retrouve.HelasLa guerre nous avait jete la,d'autres furent moins heureux, je crois,au temps joli de leur enfance.La guerre nous avait jetes la,nous vivions comme hors la loi.Et j'aimais cela. Quand j'y penseou mes printemps, ou mes soleils,ou mes folles annees perdues,ou mes quinze ans, ou mes merveilles -que j'ai mal d'etre revenue -ou les noix fraiches de septembreet l'odeur des mures ecrasees,c'est fou, tout, j'ai tout retrouve.HelasIl ne faut jamais reveniraux temps caches des souvenirsdu temps beni de son enfance.Car parmi tous les souvenirsceux de l'enfance sont les pires,ceux de l'enfance nous dechirent.Oh ma tres cherie, oh ma mere,ou etes-vous donc aujourd'hui?Vous dormez au chaud de la terre.Et moi je suis venue icipour y retrouver votre rire,vos coleres et votre jeunesse.Et je suis seule avec ma detresse.HelasPourquoi suis-je donc revenueet seule au detour de ces rues?J'ai froid, j'ai peur, le soir se penche.Pourquoi suis-je venue ici,ou mon passe me crucifie?Elle dort a jamais mon enfance.Disons, pour aller vite, que l'atmosphère perd un peu de sa frivolité coutumière - i. e. même la charetière stéphanière chougne comme un petit berlingot.Il fallait bien concéder ces apparences de tristesse au public roumain, sinon ils eussent été reconnus et localisés par les Pions. A la fin de la cérémonie, après la (très) longue photocopie bourgoingo-bossuetienne dont Adrien avait eu l'amère idée, la petite bande se rue vers Trapatoni pour lui signifier que la sieste est finie, qu'il n'a plus besoin de jouer le mort, qu'ils sont entre eux, que la comedia e ...- Sauf qu'il est vraiment mort, ce con, signale, un peu contrite sous sa verditude grossière (son petit côté Yoda-Bouvard) Stéphanie.- Arrête, c'est pas drôle.- Si (enfin, si : il est mort, pas si : c'est drôle) confirme Adrien.Ils ont du mal à pleurer vu qu'ils viennent de faire semblant pendant 3 longues heures.- Merde, quand même. Et tu crois que cette Margarine est un Pion ? Mais comment a-t-elle fait pour le tuer, s'inquiète Estella ? Shit. Moi qui croyais être à l'abri. Pourtant ils sont censés ne pas savoir coment nous tuer. Ils savent juste nous mutiler chimiquement.- Tu veux mon moignon façon obus dans ton cul braisé, la nageuse titsée ? balance, un peu amère, l'ex-bombe.- Un peu de retenue, souligne Adrien, Ange en est devenu un.- Bof, avec Pascal nous aurions pu espéré que tu fusses plus inspiré en matière divine...- Ecce homo La roumaine en savait plus qu'elle ne voulait bien le dire - elle allait tout répéter à son maître. En route, méditant, elle se dit : - Parapsihologul Viktor Braünner cel care a oprit celebrul orologiu Big Benpentru aproape un minut numai cu puterea mintii doreste sa isi puna in slujba omenirii capacitatile sale extraordinare , prin urmatorul experiment.Tot ceea ce trebuie sa faceti este sa priviti fotografia sa , la ora 12 00 PM ora Romaniei, in fiecare zi, timp de o luna si sa isi focalizeze privirea asupra ochilor magicianului.In acest timp va trebui sa va concentrati puternic toate gandurile asupra dorintei la care aspirati.Indiferent ca este vorba de sanatate, , stabilitate financiara,reusita in dragoste , V. Brauüner va asigura ca dorinta se va implini. Singura conditie este ca in momentul in care ii fixati privirea sa nu va doriti ca inamicii dvs sa pateasca cceva rau, pentru ca in mod cert raul se va intoarce asupra dvs.Viktor mentioneaza:"Energia pe care o transmit oamenilor ,in asa fel incat sa poata indoi sau muta diverse obiecte de metal, prin telekinezie, la fel ca mine, actioneaza selectiv. Eu transmit un flux de energie benefica, iar omul care o primeste devine un releu energetic. Dar in momentul in care o anumita persoana este bantuita de ganduri razbunatoare si se gandeste nu cum sa isi faca siesi un bine ci cum sa faca rau altuia, acest flux se intrerupe si nu mai are nici o efiocienta. Inseamna ca omul in cauza nu-si doreste cu adevarat acel lucru, ci rautatea si invidia il fac sa vrea mai degraba ruina altora decat fericirea lui" (C'est ça !!! And my bottom, is it some chicken ?)Experimentul din 20 .11. 2002 a avut un mare ecou. Revista londoneza Sunday People publica la aceasta data fotografia lui Viktor Brauüner si cu un experiment asemanator numai ora fiind diferita 11.11 AM . Zeci de mii de oameni au sunat la redactie pentru a multumi si povesti senzatiile traite in timpul experimentului si urmarile sale. Constient de puterea secretului sau Viktor afirma: A fost o nebunie, ziua aceea pot spune, a fost extraordinara.Toti cei care au dorit au putut lua, in acea zi o farama din puterea mea, ca o caramida pusa la edificiul visului pe carel-au transformat in realitate.Oamenii sunau sau ne scriau pe email despre experientele lor, unii castigasera la Loto, altii reusisera sa isi gasesca o slujba mai buna, altii sa isi cumpere, prin vreo mostenire venita peste noapte, casa la care visau de ani de zile. Este minunat sa stii ca mii de persoane iti transmit gamndurile lor de recunostinta pentru ca i-ai ajutat nu neaparat sa se imbogateasca sau sa aiba o niata mai buna, dar sa inteleaga ca pot realiza orice daca au vointa si o energie suficient de puternice.Pourquoi pas, après tout ?- Résumons-nous, explique Adrien à sa petite bande qui commence à oublier le vieux papa corsica. Notre carte n'était visiblement pas idoine, vu qu'elle nous a conduit dans le marasme beigbédien et le traquenard puellula-mitterandien - pourtant, sur la foi d'Ange-Pascal, elle était transcendentalement correcte. On l'a pu décoder. Moralité : on n'est pas plus avancé qu'avant de partir (enfin, si, on est en Roumanie). Des idées ?- Moi je me ferais bien doigter la chatte, propose Stéphanie. François-Philippe, ça te dit ?- Faudrait déjà la trouver ta chatte, s'énerve la maman de F-P. Elle est sous ta bosse ?Tout occupés à leurs guerres intestines, la petite bande ne voit pas les séides piontilleux qui commencent à les entourer. Anastasia, la fessue ventrale, lance l'assaut :- Envoyez le grand filin !Comme des cons, les voici, en ce sordide 3 décembre 2002, capturés par l'armada toussainte.- On est mal, non ?- On est mal.- J'ai l'impression qu'on me dilate agrémenté d'un Prince Albert, s'insurge Stéphanie.- T'es déjà allé à Monaco ? demande naîvement François-Philippe, avant de sombrer, comme les autres, sans avoir le temps de se débattre. Roupillant, bibelibeubant comme des petits rats qui sortent d'une ratte, filflottant dans leur nacelle. D'un côté four, de l'autre côté pion : vivat ?***On les retrouve, tous les quatre, tous nus, dans la pièce à joujoux pointus d'Anastasia. Il s'agit maintenant de leur extorquer la résidence du Pankrail Lamish 49è du nom.Adrien, jambes attachées à un étrier, mains entravés sous la planche couverte d'un drap en papier, les couilles à disposition, la bite riquiquitée.Stéphanie, sur une minuscule croix de saint André, ad yodam pour ainsi dire ("ah, se dit, François-Philippe, sa chatte est donc ici").F.-P., justement, suspendu par les pieds, tête rougeoyant, queue pendante.Estella, enfin - oserait-on le décrire ? - sur un fauteuil Louis XV, bras noués derrière le dossier, à genoux sur le siège, chevilles fermement maintenues à sa base, le cul offert, les seins sublimes pour qui peut les apercevoir (moi ?).Anastasia :- Commençons par ce cher Adrien. Montre moi un peu ça !Elle s'approche avec une petite planchette. Elle glisse entre ses lèvres curieuses 4, 5 clous de charpentiers et sort (d'où ?) un beau marteau brllant. Puis, minutieusement, après avoir placé la planche entre les couilles et la bite d'Adrien, elle tend son prépuce et le cloue au bois. Puis continue, jusqu'au cinquième, prenant soin (dans un premier temps) d'épargner le caverneux au profit de l'elasthène.- Mais demandez-moi au moins quelque chose, s'étonne Adrien entre deux cris !- Tout à l'heure, mon mignon, tout à l'heure.Ensuite, elle se tourne vers F.-P. :- Toi, mon gros loulou, je vais juste te demander de faire pipi.- Et si j'ai pas envie ?- J'ai de jolies sondes de toutes les couleurs et de tous les diamètres, mon petit garçon, si tu veux !- Non, non, j'ai envie.- Attends un peu alors. Et elle remplit de croutons moisis un vieux baquet en carton Kentucky Fried Chicken qui sent la gerbe, émaillé de petits brownies de merde d'origine non contrôlée, ainsi que de vieilles pâtes à la tomate :- Allez, pisse dedans, pisse !Evidemment, F.-P. se pisse un peu dessus (à l'envers...) mais il réussit à remplir le baquet.- C'est bien, mon grand. Et maintenant, c'est pour qui la bonne soupette ? c'est pour Stéphanie !!!Revenant dans la chambre des mousquetaires/mosquitos, Anastasia, exhibant l'écorchure de Danieloche leur dit :- Voyez ce qui vous attend si vous voulez me résister, petits joujoux pineux !Ce chinois provoloné est là pour en témoigner (enfin, ses morceaux).Mais Estella s'insurge, renversant le sinistre dispositif d'Anastasia - et faisant ainsi vaciller l'ordre du monde :- Mais nous on adore ce que tu nous fais ! Putain, on m'a jamais fait autant de bien. Je veux une ou deux tresses d'ail bien sèches en plus au fond de mon cul ! ça me brûle de joie !- OUI oui, nous aussi, balance la petite troupe.- Moi je veux qu'on me plante un gode clouté jusqu'à l'os, supplie Stéphanie.- Coupe moi la bite, gémit François-Philippe.- Chie moi entre les dents, insiste Adrien.Ouille !- Prémices, prémices ! précise alors Anastasia. Nous verrons si vous persistez à vous enjoyer longtemps. Anus en mandoline ! Sang concret des crinières ! En vérité, je vous le dit : la vigne faible est en fureur.Et, joignant le geste à la parole (comme on dit), elle a(c)croche comme dans la laboratoire d'une charcuterie, sur double-crochet métallique aiguisé, le cadavre de Danieloche. Puis, tout uniment, sortant de son tablier maculé un long couteau à sashimis, elle commence par le saigner à la trachée. Recueille le sang dans une bassine (mets à venir ?), le fouette un peu pour le rendre brillant. Puis délègue suite des opérations à une amie des latrines. Pleine d'aisance, Ana continue son ouvrage en découpant le danieloche transfiguré (et verdissant déjà) du scrotum (tâche persistante) aux côtes supérieures. Puis, se saisit d'une scie, et découpe le sternum, écartant-dévoilant-monstrant, après incision des muscles qui soutenaient l'ensemble, le petit univers organique - tout un monde dirait Leibniz ! - de Dany. Tombent au sol - pendouillant d'abord mais déchirés avec violence et délicatesse finalisée - intestins gros et grêle, reins, poumons (tabagie ?), foie, coeur, rate, tissus divers, mouillés de lymphe et de sang (moins). Posant le petit tas encore vivant (pas unifié, néanmoins, dirait Leibniz) dans une brouette, Anistazhe s'en va, comme facteur vendant calendrier-à-chattons, couvrir de "morceaux choisis" (highlights ? curiosa ?, best of ?, extraits ?....) de Danieloche notre compagnie de la salissure sublime.- Mangia, mangia ! Mangia la morte !Adrien, la bouche remplie manière "bécasse retour de chasse", du gros intestin de notre regretté confrère, osa alors chanter (son "no passaran" à lui), ravivant Pavese comme un 14 juillet nocturne :-Verrà la morte e avrà i tuoi occhiquesta morte che ci acompagnadal mattino alla sera, insonne,sorda, come un vecchio rimorsoo un vizio assurdo.Anastasia assurda...***Leibniz (enfin) : "Ainsi il n'y a rien d'inculte, de stérile, de mort dans l'univers, point de chaos, point de confusions qu'en apparence ; à peu près comme il paraîtrait dans un étang à une distance, dans laquelle on verrait un mouvement confus et grouillement pour ainsi dire de poissons de l'étang, sans discerner les poissons mêmes." Incipit umbrae opus magnum S'étant couverte de la "défroque" exsangue du danielochus, la prêtresse Anasthase, contemplant son oeuvre, félicitant la "petite troupe" prononce ses paroles dignes d'un 10 décembre :- Vous avez su vous nourrir, manduquant habilement, du corpus danielochi ; "car ceci est mon bord et ceci est mon gland !". Ainsi, par votre abnégation et votre joyce sublime, vous avez su atteindre ce degré ultime de la réalité habitée que les initiés appellent "mutasawuf". Relisez Corbin, relisez Guenon - il est temps ! Ce rite vous conduit à pouvoir savoir ce qu'il en est du PL 49.- Attendez, ose Adrien, finissant de ruminer le Dany's grêle, et que faîtes-vous des Pions ? Vous êtes avec eux, non ?- Oh que non ! Ces misérables morpions en cravate ne valent rien. Je les ai bernés facilement. je suis là pour vous introduire.- On a vu, en effet.- Pour vous conduire au petit Viktor.- Remarquez, si c'est vous qui conduisez, on est sûr que vous ne cherchez pas à nous suivre ou nous doubler, remarque, plein d'esprit, François-Philippe (un peu déçu, tout de même, d'avoir encore son méat).- Shall we go ?Avant de partir, et pendant que nos amis se passent un peu d'onguent sur leurs divers endolorissements (moment bien agréable, surtout pour Estella et Stéphanie - Adrien cicatrisant vite et François-Philippe s'en étant bien sorti), Anasthasia fait un tour dans le repaire des Pions, les cramant un à un, comme dérisoires moucherons, laissant le PAF tout orphelin. Par une porte dérobée, Jean-Pierre Pernaud - alias numéro 2bis - s'en va - seul survivant de la sinistre horde. Apprenant que bruce lee Toussaint gisait dans une tombe festive et asiate, Stéphanie gloussa de joie : - Voilà qui me troue le cul ! See what I mean, Estella ?Ils arrivent enfin dans la maisonnée des Brauüner.Le papa du 49, qui n'était pas le 48 (curieux ?), fait la bise à Anastasia :- ça va, ma grande ? T'as pas un peu grossi, non ? Allez, entrez, on vous attendait.Le petit Viktor apparaît, dans un magnifique peignoir rouge imprimé "Ray Sugar Leonard", dans une main une game boy dans l'autre le Traité des couleurs de Goethe :- Voici nos quatre fascinants ! Laquelle est Stéphanie ?- La verte !- C'est vrai, suis-je bête !- Isolons-nous, si vous le voulez bien, Stéphanie. La priorité est de vous rendre votre sublime beauté (je regarde canal par le satellite). Nous discuterons de l'avenir du monde ensuite.Elle pénètre avec lui dans une petite niche - on l'entend geindre de plaisir et elle ressort parfaite, libérée de son yodisme et de sa vulgarité d'expression, mais la chatte encore un peu irritée (pas du fait de Viktor mais pour cause d'anastasia loco-régionale - pour ainsi dire).De retour, le Pankrail Lamish leur tint à peu près ce langage :- Par quoi commencer ? La geste de Danieloche, peut-être. c'est la clef de tout devenir mutasawuf qui n'est pas superficiel. Vous êtes encore superficiels - mais vous êtes jolis tout de même. Ouzy Mour n'a qu'un mot :- Je vous chabite. Vous avez fait ce que dans notre jargon astral nous appelons un dumont. Retour au Level 3. Il faut résoudre l'énigme du crapaud et du canard. C'est la vie !- Oury ! tente Adrien.- Non, non, refuse Ouzy. Bouraly !- Bon, propose Anastasia, pensant emporter le match. Giorgini !- Mais non, guiriec à tous les étages.Bon, pas de chance, retour au level 3 tant que ni crapaud ni canard ne sont solutionnés. Mais Trapatoni n'a pas le temps de déboucher le Gioeilli 1999, nos amis se retrouvent dans le Level 5, le vrai.Pensant rencontrer Ouzy Mour, son visage vibrant sur miroir incertain, ils sont ((à vrai dire) un peu rassurés de se retrouver dans un lieu vivant, un peu bruyant mais vivant.L'endroit est dans le sous-sol ésotérique du casino de Monte-Carlo, où Anne est en train de se faire fouetter l'oeil mort par la marquise Lol V. Pour aller vite, l'atmosphère est très "zymbrec", très "entr'zguègue". Chaud, quoi. Son "pseudo-pays" (Adrien) ne la reconnut pas tout de suite - fumée, caresses, douceurs (tout cela trouble l'immortel). Une fois bien encaleçonné, elle lui lança : - "J'ai quelque chose à te re-mettre, Victor - il en va du monde libre". Mais le bruit couvrit l'information.Tendant un peu l'oreille, Estella compris ce que Anne voulait signifier à Adrien. Il fallait se rendre à Marseille et y filer Victor Belzebu. Celui-ci avait un rendez-vous à la terrasse de " La Samaritaine " sur le Vieux Port. Ils le suivent, mais il part finalement pour Nice. Victor décide de grimper le fatiguant chemin de Crémat - il se retourne parfois - la troupe se planque derrière un organger - pour apprécier la vue (délirante) sur la ville et la mer bleu côte d'azur (coïncidence troublante). Après avoir bien transpiré, il se rafraîchit dans les caves du Château, goûte le blanc et le rouge et le rosé (respectivement : 1936, 1935, 1936) - notre petite troupe du Level 5 (hello Chris !) a un peu soif. Il repart avec trois bouteilles de rouge (le meilleur des Bellet) - direction : gare de Nice-Ville. Belzebu s'installe dans le train pourri qui s'arrête dans toutes les stations balnéaires avant de les poser à la gare de Monaco : Villefranche, Beaulieu (un jour, se dit FP, il faudra aller voir cette villa Kerylos, mais aussi (bien plus belle) la Villa Ephrussi (Estella l'adore !) que la baronne de Rothschild a légué trois ans auparavant à l'Institut) , Eze-bord de mer (un jour, se dit Adrien, il faudra grimper par le sentier Nietzsche), Cap d'Ail. Gare de Monaco - Victor est proche d'eux, mais il ne les voit pas.Finalement, alors que Victor a décidé visiblement d'aller sur le Rocher assister à la pathétique relève de la garde, il est pris de folie, et, la queue en bandoulière, se met à hurler, en direction de la soldatesque grimaldesque (un peu troublée) : "Le Zob est l'expression de la volonté générale. La volonté générale est toujours droite et tend toujours à l'utilité publique : mais il ne s'ensuit pas que les délibérations aient toujours la même rectitude. On veut toujours son bien, mais on ne le voit pas toujours : jamais on ne corrompt le Zob, mais souvent on le trompe, et c'est alors seulement qu'il paraît vouloir ce qui est mal." Visiblement, Victor va mal. En tous cas, il allait probablement faire un tour du côté de l'hôpital psychiatrique de Monaco, où règne l'abominable docteur Xwsoipvpiubg (le père du connard qui a fini chez les crocodiles d'Adrien), qui bat férocement (en jettant, au surplus, de l'acide citrique) tous les patients qui écorchaient son nom. En le voyant, Victor tremble - nos amis pourront-ils l'aider ? Sauront-ils rejoindre le level 6 ? Victor Belzebu a-t-il un rapport avec le Viktor Brauüner dont il semble peupler l'intérieur ? Le troisième geste est-il celui de la répétition ? Le saurons-nous ? Le saurons-nous ? Le saurons-nous ?A peine ont-ils suivi Belzebu dans la clinique monégasque des années 30, qu'ils se retrouvent sur une terrasse du cours Saleya, 50 ans plus tard.On leur apporte à tous du Perrier ; Estella, FP, Beig, Adrien - mais il est hanté par Anne aperçue tout à l'heure, avant d'être embarqué dans ce périple impuissant. Adrien se rend bien compte que le perrier est une image exacte du monde. Les bulles ne sont rien d'autre que des monades, elles sont closes sur elles-mêmes, sans fenêtres, peuvent se parcourir de mille manières et néanmoins reflètent la totalité du réel. Il se savait éternel - maintenant il se comprend clairvoyant. Dans le fatras ésotérique, on parlerait d'une Troisième Vue qui s'est ouverte - mais Belzebu n'a jamais été dupe de ses conneries, même quand il les écrivait pour des revues obscures. Il sait que sous ses airs de centon, le jeu vidéo de l'agharta brauünerienne est très facile à comprendre. Viktor ne leur avait pas menti : les dématérialiser, c'était bien leur rendre le plus grand des services, pouvoir dépasser la triste surface des choses, ne plus se bercer d'illusions. Mais, des 4, il était un des rares à avoir le Vrai Pouvoir Vampirique, que les petits Pions cherchaient à encadrer - finalement, c'était bien eux les gentils... Mais le poids du Mortel/Visible était tel que seul un immortel pouvait voir. Il lui fallait désormais s'installer tranquillement loin du bruit du monde, et des conversations stupéfaites des compagnons d'équipée, et écouter patiemment ce que lui disait l'eau minérale pétillante - au bout d'un mois de travail acharné, et après 60 bouteilles de Perrier (bleub), Adrien Clemenceau comprit et usa de son immortalité enfin à bon escient - maintenant il en était le maître et pourrait sauver le monde matériel.Belzebu, il le comprenait petit à petit, avait déjà essayé avant lui - le surgissement de Ksssa, le monstre qui anéantit les locaux de l'OM, cette pseudo-année 82, cette bourgeoise bidon dont le nom reprenait celui de ses employeurs (Déçouzie au lieu de De Suzy), etc, etc - mais tout cela était stérile, choatique, pitoyable. Il savait que seul 1938 était vrai, que l'enterrement auquel il allait d'assister en "1982" (si l'on veut) était une triste tentative pour s'habituer à ce qui allait survenir après l'enterrement d'Isabelle De Suzy, et qu'il pressentait sans pouvoir le dire (la mort de Anne).Mais tout ce regret était vain - maintenant il savait. Il avait "aujourd'hui" (juin 1982 ??) suffisamment médité le jeu complexe des bulles : il se lance dans sa modification ultime du réel. C'est cours Saleya, à Nice, au milieu du marché aux fleurs, ce 18 juin 1982, qu'il arrête ces tristes voyages (tristesse du veuf déjà certain et pas encore consolé pas encore consolable, dérisoire échappatoire et apprentissage impossible). Il y a Beigbeder, il y a le parfum de Stéphanie évanouie, il y FP, son grand couillon de fils, il y a sa douce Estella, qui avait couché avec l'abominable fils de l'abominable médecin monégasque (petit pet de crocodile, in fine), il y a le souvenir de Trapatoni à l'instant, et la perspective d'Ouzy Mour - ils sont tous là. Il leur raconte ce qu'il sait, il pleure entre deux phrases, il leur dit d'admirer avec lui Anne, qui va venir, comme tous les matins, acheter un bouquet de roses oranges, du mesclun au vieux au fond à gauche, et des raviolis chez Barral - il leur dit de regarder sa fragile beauté, qu'ils ne verront plus jamais (terrible ombre rasante). Comment leur faire comprendre qu'il peut prolonger la vie qui s'échappe, sauf pour Anne - c'est un ballet bien pathétique auquel il s'est livré avec Viktor, beaucoup de bruit pour rien, rien à faire pour Anne. D'ailleurs, il ne faut rien lui dire à elle - à quoi bon ? -, juste être conscient de la lumière, de la chaleur de Nice, qui vont bientôt l'entourer, être conscient de la fugacité mélancolique de ces moments qui viennent. Etre conscient. Il sont ici, ils sont un peu perdus, revenus de tant d'histoires, mais la lumière niçoise, le doux tumulte du cours Saleya, tout cela est solide, tout cela est tangible - caillou, roc.Anne arrive enfin ; il est 9h35 - toujours précise. Adrien ne peut retenir ses larmes. Sa femme va mourir et elle est déjà morte - elle est pourtant si belle, si vive. Dis, mais quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ?Il court vers elle, au moment de l'étreindre, heureux malheureux, tout disparaît.LEVEL 6Ils sont au milieu d'un torrent. Nu, devant eux, Ouzy Mour. Mour se retourne. C'est l'heure du Troisième Geste - celui du ZYMBREK.Lauréléna était une grande menace pour nos zéros. Heureusement, la guerre des signes devint aussi la guerre des blondes, et en renfort arrivèrent :ReezaRosamundaPatriciaUmaLa soeur de Rosamunda :Puis ce fut la guerre des rousses ; et survint Gilliana :Le level 7 stéphanois s'annonçait bien !Anastasia avait compris le beau pouvoir des sirènes (il suffit d'avoir lu un peu d'ailleurs, et en l'occurence quelque traduction vespérale du sous-estimé Jaccottet). Cette tentation yourcenarienne, chez la douce Estella (la seule qui ne fut pas une brute, au fond), était malheureusement fictive (le lecteur mainstream ici s'inquiète de l'espèce de conformisme pro-homo genre gauche caviar qu'instille l'adverbe "malheureusement", mais nous assumons, nous sommes gayfriendly jusqu'à l'os et lecteur ringard, passe ton chemin - la selva oscura, tu connais pas ? crève !). Quelque phéromone insidieuse avait goudouïsé (pour ainsi dire) Estella. mais c'était là la (lala ?) clef du geste de mi-parcours. Il fallait qu'Anastasia, indifférente aux brunes (elle était elle-même surgouine, mais les brunes, elle trouvait ça nul... Elle préférait les blondes fragiles et les rousses parfumées - chacun son chemin dans la forêt obscure). Bref : elle se jette sur Lauréléna, lui dévore les seins, lui met un doigt, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, ne néglige pas la fleur rimbaldienne - odeur de quel bouquet ? - de sa main gauche et de sa langue avisée. Elle se dévoue en somme. A peine Lauréléna commence-t-elle à prendre son pied, qu'elle s'évanouie - la sirène-pilote ne doit pas s'amuser, sauf à succomber. Tout est perdu fors l'honneur. Le level 2 du level 7 commence alors dans un chiotte luxuriant du Musée d'art moderne : Lauréléna volatisée, l'armée des brunes se dresse. Mais Anastasia, primum wineuse, a le droit de convoquer l'armée des blondes et des rousses : Reeza, Rosamunda, Patricia, Rasomunda (soeur de la deuxième), Uma, Giliana surgissent aux côtés de l'anastase (recherche aussi du sommet). Les brunes, nous ne savons les nommer, à part Lauréléna, nous les confondons toutes - à peine remarque-t-on, dans la troupe, Sherylinfena - il faut bien une deuxième brune potable dans ce bas monde, Deus symetricam amat, comme dit Carlos.En somme : elles vont nous la faire "médiéval". Pour aller vite : [lacune]Comptant les points (et protégeant Estella des assauts furieux) : François-Philippe, Adrien et le souvenir de Beigbeder, et la mémoire chagrine de Stéphanie - ou comment dire ?Que sont mes amis devenusQue j'avais de si près tenusEt tant aimésIls ont été trop clairsemésJe crois le vent les a ôtésL'amour est morteCe sont amis que vent emporteEt il ventait devant ma porteLes emportaAvec le temps qu'arbre défeuilleQuand il ne reste en branche feuilleQui n'aille à terreAvec pauvreté qui m'atterreQui de partout me fait la guerreAu temps d'hiverNe convient pas que vous raconteComment je me suis mis à honteEn quelle manièreQue sont mes amis devenusQue j'avais de si près tenusEt tant aimésIls ont été trop clairsemésJe crois le vent les a ôtésl'amour est morteLe mal ne sait pas seul venirTout ce qui m'était à venirM'est avenuPauvre sens et pauvre mémoireM'a Dieu donné le roi de gloireEt pauvre renteEt droit au cul quand bise venteLe vent me vient le vent m'éventeL'amour est morteCe sont amis que vent emporteEt il ventait devant ma porteLes emportaL'espérance de lendemainCe sont mes fêtesCaresses, draps rêches frottés de pensionnat, nonnes en goguette, objets. Salut ? A peine sa petite famille retrouvée, comme avant ces infinies péripéties aghartiennes, Adrien devait la dichotomiser, suivant les ordres de BL - prononcez "Bleuh" - Père Fouillââââh funeste.Il lui semble plus raisonnable d'envoyer François-Philippe et Estella au Musée - après tout, il faut bien que les enfants se cultivent un peu. Il se chargera de résoudre les énigmes du Père Fouillââââh barbare. La première était facile : "Georges Brassens" était la soluce. Il doit alors résoudre la seconde, plus corsée : "Marchand de rêves au bord du lac de sang". Heureusement, Adrien connaît ses classiques. Sans hésiter il répond à Bleuh bluffé : "Gérard Manset".Pendant ce temps... Estella et son gône se faufilent dans les allées du musée de Sainté. Ils doivent récupèrer la toile merdique du peintre lourd. Ils hésitent longuement avant de choisir, puisqu'elles sont toutes assez merdiques. Ils essaient de se souvenir de ce que leur a raconté Bleuh :- Je me suis inspiré, pour l'écriture, de Fernand Léger. On est dans un domaine de blocs. Les barres des cités ont toujours été des Lego. Je suis né dans une cité : la délinquance, je connais. C'est un peu comme un serpent qui tourne autour des gamins. Il suffit d'un rien pour tomber. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas du tout sûr que le môme de dix, douze ans il la trouve laide sa cité, même s'il n'a pas le choix de vivre ailleurs et qu'il l'a dégrade. En même temps, dans sa banlieue, il y a sûrement des poètes, des musiciens, des artistes, un art nouveau qui vient de là.Avec ça, c'est clair comme de l'eau de roche. Ils vont décrocher la croute quand surgissent, comme deux demoiselles demyennes endiablées les Brucknersisters dédoublantes. S'en suit combat héroïque et avalonien où nul Reset n'est permis - pas de real niveau polonais qui tienne, mon zami ! Heureusement, la science du double d'Estella et de son fils étant sans fin, et en dépit de l'aide de nul prêtre noname, les voilà, les deux frères, assommés comme deux merdes, sanguinolents geignants, casés entre deux simili-cubes de Sol Lewitt. Minimisés par de l'art minimal - eppur si muove ! disait un certain.Sans demander leur reste, la familia adriana se carambuste direction la colline prévue - pendant ce temps, le petit père éternel cogite.La troisième énigme limpidement convoque : - Regarde,c'est fanfare et musiqueTintamarre et magique,Féérie féériqueAdrien reconnaît la chanson de Barbara - la seule vraiment pourrie de la grande prêtresse nocturne. Mais la solution de l'énigme est subtile. Quel rapport entre Barbara, Brassens et Manset ?Il sèche.Bleuh se marre. Puis il ne se marre plus du tout, quand Adrien, péremptoire, lui annonce :- 1981 !!! C'est facile : 1981, l'année de la mort de Brassens, l'année où Manset sort l'album Le train du soir dans lequel il y a Marchand de rêves, 1981, l'arrivée de Mitterand saluée par Barbara dans la chanson Regarde. Easy.Mais Adrien n'a pas le temps de multiplier les satisfecits, Bleuh le télétransporte sur la colline. Heureusement, il faisait beau (comme quatre fois par an, à Saintoche ; pas de bol pour Bleuh).Il est temps de jeter la bouse légere et de faire le quatrième geste, celui de 1981 : le ROZEVYCHY !!!Pendant que Fernand se disperse dans la rivière, que Bleuh se morfond de n'avoir pas su assez préparer sa team nocturne - il va d'ailleurs se dépêcher de les désencastrer du Lewitt 8 - nos 3 amis atterrissent à Moudeyres (43). ils regardent leur montre - 23h59, 31 décembre 2002 - mais le temps virtuel est-il fiable ? S'en fout, on se fait la bise quand même.LEVEL 9.MOUDEYRES, 01/01/2003. Fait pas chaud !.Estella à Adrien et François-Philippe :- Tu crois qu'on a le temps d'aller bouffer au Pré Bossu ?- C'est pas fermé l'hiver ? Et à minuit ? Tu sais, on est en Haute-Loire, pas chez Jean-Roch !- Essayons tout de même.Devant le Pré Bossu, ils constatent qu'il y a de la lumière :Ils sonnent. L'ami Carlos vient leur ouvrir la porte et, de son fort accent batave pas encore ponoté les engueule un peu :- Lére garsse, vouch décooooonez ! Ch'allais me couaucher, mouin !- On peut pas manger ?- J'suins feurmer, mouin !- Et zavez pas une adresse où on pourrait aller dans le coin ?- Danch le couuuin, danch le couuin ! Y'aurait bin Vidal qui faichzait réveillon, cin soir. Mais c't'a saint chulien japteuil ! Ch'est pas zaccothé !Mangèrent donc ils pseudo-danieloche le carlos alias. Ils avaient faim. Ainsi va la vie. Carlos Grootaert était pourtant, en dépit de son caractère bourru, un grand chef. Les horaires d'ouverture du Pré Bossu correspondaient plus aux loisirs du chef qu'à la convenance du client, mais c'était comme ça. Ainsi va la vie. Cela dit, il y avait de la garniture - ou plus exactement, les légumes dont la tête de Carlos était la garniture, étaient fameux. Ils préféraient la potée d'août de Jean-Pierre Vidal (Adrien, avant de rencontrer Estella, et d'engendrer François-Philippe, le pistolero avalonien, l'avait goûtée il y a quelques années pour l'anniversaire d'un ami velave) mais l'heure affâmée n'était pas à querelle de gourmets.Ventres pleins, cave pillée - il s'étaient (après quelques jolis corents en amuse-bouche) offert, pillant sans vergogne la cave de Carlos, riche en vins biodynamiques, une belle verticale de la Coulée de Serrant de Nicolas Joly - 1970 à 1997. Le 1976 était bien beau, et le 1995 moelleux aussi, quoiqu'un peu jeune et très jaune.Mais pourquoi Carlos avait-il parlé de Danieloche ? C'était le mec sacrifié par Anastasia mais il avait l'air bien commun, non ? Anastasia eût pu les éclairer si elle n'avait été atomisée lors de la joute stéphanoise. Danieloche ? Serait-il un personnage fondamental ? Serait-il la clef de la guerre ses signes et des gestes ? Oui, nous lecteurs, we, few, we, happy few, nous savons cela, sans être pour autant des hases en cour ou bouvins (quoique près du Mézenc et de son "fin gras" - admirable oxymore pour qui sait le goûter), nous savons tout, mais nos pauvres héros ne savent rien, ou presque rien, eux. Savent-ils que le Level 9 est l'avant-dernier ? Auraient-il su taster plus analytiquement le level 8 s'ils avaient su que l'antépénultième level contenait le dernier geste accompli (le ROZEVYVHY) et l'avant-dernier geste NOMME !!!CAR IL Y AVAIT CINQ GESTES? O AMI LECTEUR - le pentacle NOKIA te l'avait annoncé, remember.Le premier, celui de l'ABGDOURLe troisième, celui du ZYMBREKLe quatrième, celui du ROZEVYCHYLe cinquième, celui de l'URCHFONKMAIS IL RESTE LE DEUXIEME? ACCOMPLI MAIS NON PRONONCE - le DEUXIEME dans le geste, mais le CINQUIEME dans l'ECRITURE ZEBULIENNE (vieux langage perdu, stéphano-maubeugois). LE LEVEL10 TE LE DEVOILERA, AMI LECTEUR !!!En attendant, il fallait achever le level9 - qui pour nos héros n'était pas l'avant-dernier, z'en savaient rien ces cons, mais l'un parmi d'autres, infini jeu couquiche.- Danieloche est peut-être une fausse piste, c'est peut-être encore Ouzy Mour qui cherche à nous égarer. Il nous a dit quoi avant que F.-P. le dézingue, Carlos ?- Il a nous parlé de Saint-Julien Chapteuil et de Vidal.- C'est une histoire de restaurant, alors ?- Estella, t'as une idée ?- Après tout, c'est peut-être une série à compléter. Si on tuait tous les grands chefs de Haute-Loire ?- C'est facile, remarque F.-P., ils ne sont plus que deux : Régis Marcon et Jean-Pierre Vidal.- Merde, Vidal, c'est vache, remarque Adrien, j'aime bien sa potée et son menu Jules Romain, moi.- Oui, mais si tu restes jusqu'à la fin de tes jours au creux de la rate du PL49, tu vas pas y regoûter avant longtemps.- Soit.- Bon, on vole une voiture et on va à Saint-Julien. Kay ?- Je sais que ça fait un détour, mais je préférerais commencer par buter Marcon. J'aime bien Vidal.- Si tu veux, on n'est pas aux pièces.Après routes tortueuses, un peu délicates après potée riche, ils parviennent, en cette fin d'après-midi du 2 janvier 2003 (en temps virtuel tibétain/roumain s'entend), à Saint-Bonnet-le-Froid - il a fallut mettre les pneus-neiges, ça va de soi. Pas de chance, personne à l'Auberge des Cîmes. Ils contournent la maison. C'est vrai qu'il est fermé en décembre, Régis, merde !Heureusement pour eux et malheureusement pour le R.M. (comment, tu dis, hérem ?) du Pankrail Lamish, ils l'aperçoivent de retour d'une balade en ski de fond. Boum, F.-P. sort son petit oiseau, et plus de deux étoiles en Haute-Loire aggarhtienne.Direction Saint-Julien-Chapteuil, via Yssingeaux, Queyrières (ça tourne). Adrien a la larme à l'oeil. Flinguer Vidal, merde, et Chantal, elle va être trop triste. Elle qui sait si bien choisir les hermitages et les côte-rôties. Merde. C'est moche.Enfin. Ainsi va la vie. Ils arrivent sur la place du marché. Jean-Pierre et Chantal sont en train de charger la voiture. Ils partent en vacances. Boum. Plus de bonne table en Haute-Loire (reste bien Tournaire au Puy, et le type de Tende, mais c'est moinsse bien).Ils sont là, comme des cons, sur la place du marché de Saint-Ju. Attendant le Level10. Sauf que pas du tout. C'était pas ça. D'ailleurs Bleuh revient, avec son armée d'ombres :- Je vous ai vu passé à Queyrières, moi je revenais d'Araules. J'étais allé acheté du fromage à la coopé. Les petits gars, vous avez tué tout le monde pour rien. L'indice c'était pas ça. Fallait juste comprendre quel lien y'avait entre Saint-Julien et Moudeyres.- Merde.- Quoi, merde ? demande Estella.- Oui ? s'enquit François-Philippe.- Merde. Les fermiers du Mézenc. C'est Jacqueline qu'il fallait buter. Celle qui fait des tisanes et qu'habite Saint-Julien, elle les vend aux Estables, comme le mec qui faisait du foie gras à Moudeyres avant.Disant cela, Adrien regrette vraiment d'avoir flingué les trois Grands.- C'est vrai que c'était difficile, reconnaît Bleuh. Mais on aurait pu aussi vous envoyer chez Faure à Fay.- C'est pas tout ça, mais elle habite où Jacqueline, presse François-Philippe, le doigt sur la courroie ?Oui. Elle habite où Jacqueline ? Sur la route de Montusclat ?Dans l'environnement déceptif du level 10, au loin quelque chose semblait beau. C'était le sanctuaire du danieloche.Adrien, probablement velave (c'est-à-dire radicalement non-auvergnat) à un degré ou à un autre (l'immortalité, la beauté, l'astuce - bref, une certaine noblesse d'âme - sont véritablement velaves) leur dit : - Dans l'hideur environnante, cet alias de Saint-Michel-d'Aiguilhe, haut-lieu païen kidnappé par la secte christique - symétrique du Panthéon parisien en somme, une grosse merde tout de même qui bousille cette belle montagne sainte geneviève - s'impose. C'est sûrement le point de réfraction du level 10. Et le nom du dernier geste invitait à panthéoniser quelque peu - mais avec plus de goût que dans le 5è, dans un trip plus roman que pompier. Plus Danieloche que Bleuh. Allons-y allons-o ! Le regard furi-eux, notre bonhomme se mit à déclamer poème de mestre Louis Ménard :Le Rishi Dans la sfère du nombre et dé la diférence,Enchainés à la vie ; il faut qe nous montions,Par l'échèle sansfin des transmigracions,Tous les degrés de l'ètre et de l'intelligence.Gràce, ô vie infinie, assez d'illusions !Depuis l'éternité ce rêve recomence.Qand donc viendra la pais, la mort sans renaissanceN'est-il pas bientôt temps qe nous nous reposions ?Le silence, l'oubli, le néant qi délivre,Voilà ce q'il me faut ; je voudrais m'afranchirDu mouvement, du lieu, du temps, du devenir;Je suis las, rien ne vaut la fatigue de vivre,Et pas un paradis n'a de boneur pareil,Nuit calme, nuit bénie, à ton divin someilComprenne qui pourra, mais l'avenir s'annonçait sombre pour nos trois survivants.Pendant ce temps, le PL49, le vieil et sage (pour un petit roumain de 10 ans) Brauüner, ayant été bien purgé par son coke, et une fois vidé un spray d'Harvic (importation slovène) senteur océane afin que l'odeur redevint respirable à moins de 30 mètres du socle blanc cassé légèrement ébrèché à 14 cm en partant du haut à l'endroit où se fait la jonction (moyennant vis métalliques) avec le siège proprement dit, d'un blanc plus net, d'une matière plus solide que le plastique de la lunette qui avait tendance à jaunir, lui, où il avait déposé sa merde phénoménalement volumineuse et odoriférante (une merde assez pâle, curieusement, mais grumeleuse, où pointaient quelques grains de maïs trop promptement mâchés, ainsi qu'une ou deux peaux de tomates - il l'imaginait plus liquide d'après le bruit qu'elle avait fait en échouant dans les quelques centimètres cubes d'eau un peu verdâtres qui constituaient le fond et la substance étymologique du WC), pendant ce temps, le PL49 tentait de convaincre, en cette fin de 6 janvier, alors qu'il faisait grand froid à Bucarest, en dépit d'un radiateur qui curieusement bouillait à l'intérieur, alors que le thermostat était réglé sur 5 (sur 12), le PL49 demandait (donc) à ses compagnons, à savoir son päpa et sa mäman, et les mortes dans son bide qui avaient dû faire Reset sans faire risette avant les autres, bref : Anasthasia et Stéphanie Renouvin, les suppliait de jouer avec lui, lui dont les parents ne savaient pas lire, cela le rendait triste (un peu), de jouer avec lui au jeu du sansfin. Les règles sont les suivantes (en japonais).Fastoche ! Estella et François-Philippe s'inquiètent un peu de laisser Adrien aller tout seul affronter la gorgone. Mais c'est comme ça, on n'y peut rien. S'en ouvrant à l'Avioque, celui-ci les rassure :- Puissant Adrien est. Suppléé par l'esprit de la Bande FM, il est, au surplus. Aujourd'hui l'esprit de la Bande FM, très puissant est, du reste.- C'est quoi, la Bande FM, ô ERIK PERSE-CH'VEUX ?- Ignorant tu es de beaucoup de choses, young padayan. Il y a un septennat, allèrent danielochus guguque, se recueillir sur esprit du Totem. Le père officiait. Moi, l'avioque (tel n'était pas encore mon nom), venir ne puis. Grand regret en naquit dans mon âme pourtant burinée. Créée alors fut la Grande Loge Occidentale de la Bande FM. Nous nous réunîmes 6 fois. Chaque fois l'un périt. Nous étions 8. Nous ne sommes plus que deux - moi l'avioque et danielochus. La puissance de la gorgone est immense (c'est elle qui a dérobé nos frères de la Bande FM). Mais aujourd'hui, en ce jour septennique, en ce 8 janvier 2003, immense est le pouvoir du Totem a travers moi, et ce pouvoir immense infuse dans le corps d'Adrien.- C'est qui, ce FM ?- Chut, petit scarabée. C'est un être qui n'est pas de ton temps, c'est un être qui est loin du temps des buveurs de bières et des administrations, c'est un temps de culture, un temps qui pouvait se penser sans la Grande Gidouille Consensuelle, le Père Ubu qui a compris, un temps curieux, un temps complexe, un temps de cognac, d'humidité, un temps catholique et romain mais tourmenté. Tu es trop jeune petit scarabée - tu dois aimer les judokas.- Parler à l'endroit, tu peux ?- Oui. Quand les forces de l'Esprit me possèdent. Te montrer icône du Totem aussi je puis :- Il était beau, non ? Z'avez pas une clope, les gamins ? Il paraît que si on mange un kilo de pépins de pomme, on meurt. Sous ses apparences tranquilles, le pépin de pomme est en fait toxique, mais les doses ingérées accidentellement ne suffisent pas à permettre une prise de conscience du phénomène.Le problème du trognon de pomme du deuxième monde, c'est qu'il comprend des pépins dont un seul contient la dose létale. Ainsi, quand Adrien, quand Estella, quand l'Avioque, quand François-Philippe, quand Jleumuirat mangèrent chacun un pépin (Jenpèrar n'aimait pas les pommes, disait-il) du trognon (ils avaient la dalle), ils eurent tous quatre la chiasse, et, quand Jenpèrar leur appris (sale traître qui avait bien caché son jeu) que dans le monde de la fiction (qui était pour eux comme pour Jenpèrar à cet instant le monde réel, le seul monde) que leur Vampirie les protégeait de tout sauf de la toxine du pépin de pomme :1) ils eurent grand regret d'avoir fait confiance à Jenpèrar - surtout Estella (elle lui avait quand même sucé la bite en cachette d'Adrien) ;2) ils comprirent que Margarine (la tueuse de Trapatoni qui, bizaremment, survivait en Aggharta) avait tiré une balle sculptée dans du pépin de pomme ;3) ils moururent comme des cons.Jenpèrar avait accompli son oeuvre noire : il pouvait désormais subsister dans le Monde réel (enfin la fiction), après s'être nourri du coeur de trois vampires et de deux agghartiens (telle était la prophétie du Grand Chamoulowwwwwwwwww - on verra ça plus loin). Il lui fallait désormais manger le coeur de deux jolies femmes, une brune et une blonde (qu'eles fussent vampires ou non n'importait pas). Le PL49 y pourvoirait, lui qui venait d'enfermer, et commençait à engraisser - lui il bouffait le foie des femmes en terrine, curieux hobby pour un roumain de 10 ans mais c'est la vie - Anasthasia et Stéphanie, dans la soue à côté de la montée de grange de la ferme de vacances de ses parents.Jenpèrar mit quelque temps avant de rejoindre Bucarest (enfin, sa proche banlieue rurale) - le trognon de pomme du Monde Second (deuxième serait mieux, mais c'est la vie, là aussi) se trouvant en plein milieu du désert australien (Paris, tu parles, ils racontaient n'importe quoi ces cons !).Il sonne chez Viktor - il l'attend en robe de chambre, les deux femmes sont nues, attachées à des poteaux en bois mal dégrossis, plein d'échardes. Jenpèrar les trouve super bonnes (enfin, surtout Anasthasia, car il préfère les brunes, c'est normal, c'est un vilain) "présentées" ainsi.Jenpèrar et Viktor, content de se retrouver, se mettent à poil pour la cérémonie de l'achèvement (aux deux sens du terme). Petite ceinture en cuir en bandoulière, avec quelques outils tranchants à la taille, ils courent autour des deux filles un peu inquiètes, tétons dressés par le froid, de plus en plus vite, en criant :- ouh ouh boudzou ! ouh ouh boudzou.Comme convenu, Jenpèrar se rend aux Estables (enfin : Estables-City). Ce 12 janvier 3003 (jolie année palindromesque), à 21h47, il rédigea cette note à l'attention de l'armée qu'il avait lentement levé depuis le Triangle de la Burle :Nous avons l'audace de vous supplier que tout au long des journées que vous passerez à divulguer les rapports que nous vous envoyons périodiquement, vous vous absteniez de faire allusion à d'autres expériences que vous avez avec d'autres êtres d'autres Planètes.Nous maintenons un profond respect pour de tels contacts, mais nous craignons que ceux qui assistent à de telles réunions, sans connaître les précédentes, finissent par déduire des conclusions équivoques sur notre identité et celle de ces autres êtres.Il nous semble logique que vous, vous mainteniez des liens spirituels avec ce qu'ils représentent, après avoir vécu de telles expériences. Vous pouvez, si vous le désirez, leur accorder une grande partie de votre temps et faire des conférences dans le Cercle des Amis de l'Espace.Mais pendant ces moments là nous vous demandons de vous abstenir de lire ou de commenter devant des personnes peu habituées à ce Cercle, nos rapports. Nous vous suggérons d'annoncer au préalable si la thématique à traiter a pour origine l'un ou l'autre Groupe..Nous vous demandons de ne pas prendre cela comme quelque chose d'imposé (par nous). Nous nous réservons simplement le droit de protéger dans la limite de nos possibilités la véracité de nos témoignages.Tout commentaire développé avec votre annonce dans ce cercle, intercallé dans le temps que vous nous consacrez gentiment et qui touche de n'importe quelle manière à de telles expériences, peut, mélangé avec ceux qui nous concernent peut créer, et le fait s'est déjà produit, créer une confusion exolicable dans certaines mentalités dépourvues d'esprit critique.Vous avez été assez aimable de consacrer votre attention à cette note.Les terriens savaient désormais à quoi s'en tenir.Le lecteur superficiel pourrait imaginer que la victoire du Jenpèrar ummitesque sera inéluctable, tous ses adversaires et ses pairs agghartiens ayant été probablement détruits par la mort récente du PL49 aka Viktor Brauüner (poor little boy). Mais, comme Leibniz l'a bien décrit, dans un corps mort, il y a de la vie - la seule mort est celle de la totalité - il n'y a pas mort, il y a désorganisation, c'est tout.Il y eut donc bien grand cataclysme en Agghartha - seule la Très Sainte et Très Digne Trilogie survécut : le Grand Bleuh, Ouzy Mour (primus inter pares) et le Roi de la Plaine de la Désopilation alias Mister Rigolade. Les autres crevèrent comme des chiens, y compris le brave Beig., tout occupé depuis 1000 ans à remonter ses femelles désarticulées comme barbies en sac d'immondice - il y était presque ! Crevèrent aussi, tout à la joie pourtant de découvrir, pendant si longtemps, leur corps et leur souplesse inouïe, le Totem de la Bande FM et la Gorgone Zola. Creva enfin, entre deux verres de Cap Corse Vieux, une seconde fois et dernière, le Père Trapatoni. Mais la Trilogie s'en sortit. Ils surent, eux qui savaient tout, trouver le chemin du Second Monde (enfin, etc, etc...), grâce au Pouvoir du Cryptogramme Ultime, celui qui ne survînt qu'après les Cinq Gestes, le Cryptogramme de SANSFIN - qui interdit que les choses s'arrêtent... qui donne le pouvoir de toujours continuer... de se relever après la bataille... qui refuse toute fin... pour lequel point de suspension.Ils eurent bien besoin de ces 1000 ans que (sans le vouloir ni le savoir) Jenpèrar leur accorda pour mettre en place une grande armée d'opposition à la force ultimement noiresque et ummitesque du triangle de la Burle. Le péril était immense. Le passage de Jenpèrar du Second au Tierce Monde entrainerait un bouleversement ontologique absolu.Le grand combat allait bientôt commencer : des millions de soldats de chaque côté. Jenpèrar et son armée d'Ummites ; la sainte Trilogie et son armée de Catalepses.Retranché dans sa mégalopole d'Estables-City (dont le centre était l'ancien Village et Moudeyres, mais qui désormais s'étendait jusqu'aux villes anciennement connues sous le nom de Lyon, Saint-Etienne, Valence, Mende), Jenpèrar préssentait qu'un adversaire aiguisait ses armes, même après la difficile victoire remportée sur le Pankrail Lamish 49. Il ne se rendait pas compte que le combat nocturne n'était pas encore gagné et que l'adversaire lumineux et interne était si fol et si puissant.Se préparant dans leur camp qui occupait l'ancien territoire de Bretagne (dans l'ancienne nomenclature : les départements français du Finistère (Primus...), des Côtes d'Armor, du Morbihan, de l'Ile-et-vilaine et de la Loire-Atlantique, l'Irlande, le Pays de Galle, l'Ecosse et la petite Angleterre), nos Trois Amis sont plein d'espoir en ce 13 janvier 3003. Le soleil vient de se lever sur la campagne, ils sont en train de se recueillir dans l'Eglise de Saint-Thégonnec. Les troupes se mettent en marche en milieu de mâtinée, pour aller défier l'immonde armée ummite de Jenpèrar.Alors, Ouzy Mour, plein d'émotion :- We would not die in that mans company,That feares his fellowship to die with vs.This day is called the day of Enogad,He that outliues this day, and sees old age,Shall stand a tiptoe when this day is named,And rowse him at the name of Enogad.He that outliues this day, and comes safe home,Shall yearely on the vygill feast his friends,And say, to morrow is S. Enogads day:Then shall we in their flowing bowlesBe newly remembred. Ouzy the King,Bleuh le vrai Stéphanois, Monsieur Rigolade,Hegel and Jekel.Familiar in their mouthes as houshold words.This story shall the good man tell his sonne,And from this day, vnto the generall doome:But we in it shall be remembred.We fewe, we happie fewe, we bond of brothers,For he to day that sheads his blood by mine,Shalbe my brother: be he nere so base,This day shall gentle his condition.Then shall he strip his sleeues, and shew his skarsAnd say, these wounds I had on Enogads day:And Gentlemen in England now a bed,Shall thinke themselues accurst,And hold their manhood cheape,While any speake that fought with vsVpon Saint Enogads day. ...Bleuh était très ému du souvenir de son ami. il l'aimait beaucoup. C'était son ami. Mais pour les pieuvres, Adrien était un Dieu. Comme le lui apprit la cheftaine des Pieuvres, Suzy Suzette, après qu'ils eurent sympathisé.- Hjue fko ploua hyutj, Adrien huo mploai Clemenceau. Jihucb op,mgv, oiujjjj !!!! ouhhhha ! ouuuhoo ! oiuhiiii !!!, ce qui voulait dire : "nous l'aimons beaucoup, Adrien Clemenceau, assurément".Mais, même au milieu les poulpes, les compagnons d'armes devaient prier. Bleuh prononça les saintes paroles de la Grande Figuration de l'an de grâce 2796 :- Zizi popo kukuIl était nuDans son kukuLe petit BluLa fait gros kaDe son dadaDe son jagaTirlititaMange mon zozoMes gros lolosMon chti kaoMin gros totoPrit prut ziziKaka ririMont' ton kikiLe père IbiChapu PointaLê Gros BêtaBirlibilaOuzy gnagnaBleuh BleuhReu reuhNeuneuhkajueuhRi riGolaDans son ziziY fait cacaIl y eut dans la plaine lumineuse un grand recueillement. O paroles, paroles !Après sa prière, au milieu d'une émotion intense, fruit de la démarche oecuménique de Bleuh (il avait en effet, avec panache, invoqué le dieu du Rigolo, de façon rigolote - d'ailleurs -, lui qui était parpaillot - il était surtout stéphanouuuuaaas, mais c'est la vie), et après force embrassades du sieur Mister Rigolade touché par l'intention, après l'accolade des seigneurs donnée par le Majestueux Ouzy Mour, après tout cela (en somme), la foule ondulante des Catalepses décida de se recueillir pour écouter, respectueusement la cheftaine des Pieuvres, Suzy Suzette. (Un interprète avait été trouvé impromptu) :- Immense est notre joie et grand notre honneur de rencontrer ceux de la race du Très Magique Adrien Clemenceau. L'avez-vous connu ?- Oui, très bien.- Mais, dîtes-m'en oijofoi !- Euh ?- Pardon, "plus" (intervint l'interprète).- C'était un grand héros, raconta Ouzy Mour, il réussit devant nous, en compagnie de sa belle troupe (la légende les avait surnommés "l'équipée sauvage"), les 10 levels de l'Agghartha, de l'internalité du Pankrail Lamish 49 (mais ce serait une longue histoire, qui n'intéresserait personne). Il était, avec ses beaux compagnons...- Estella, Anastasia, François-Philippe, Stéphanie, et ceux d'occasion, pour certains demeurés puis morts en Aggharta, Trapatoni, Beig. Gloire leur soit rendue ! proclama Bleuh, un peu triste.- Pouet, pouet, lança, fidèle à lui-même et inconvenant, Mister Rigolade.-...le plus impressionnant des vampires humanoïdes. Certains professent même le culte de sa résurrection.- En effet, admit la Reine des Pieuvres. Nous le croyons. Une telle figure ne peut sortir de la mémoire des poulpes libres. Nous sacrifions chaque année des ummites en son honneur. Mort aux ummites et gloire à Adrien ! Mort aux ummites et gloire à Adrien.-Morts aux ummites et gloire à Adrien repris la foule cataleptique (qui ne l'était pas, du coup). Gloire à la Trilogie ! Vive la République Confédérale de Bretagne Libre !-