fragments yquemiens retrouvés

Il s'agit de textes de Pierre Yquem, retrouvés au fond d'une malle, après sa disparition.

Friday

Devant la langouste mayonnaise et les rognons au madère, Charles cale un peu ; devant la conversation de Rousse aussi, du reste. Charles lui demande si elle aime les animaux, et en paticulier les chats. Elle préfère les insectes, ce qui est curieux. La pèche melba sauve un peu la soirée du désastre.Josy a fini d'être un gentil pot de miel de chataîgne (amer, fort mais délicieux). Elle nettoie son nounours à petits coups de langue, comme chatte son petit sortant du ventre.Charles, de retour dans sa chambre, allant ouvrir Platonide et Cotin de Nicolas Leskov (en russe), est dérangé par une conversation dans la cabine d'à côté :"Jeanne, n'oublie pas que PERSONNE ne doit nous savoir ici ; tes promenades nocturnes sont très dangereuses...- Je sais je sais, Adrien, mais rester là, ça m'épuise.- Bon, tu as le message ?- Oui, si je ne me suis pas trompé en recopiant le code posté par notre correspondant viennois, ça donne :L'autre grenouille doit permettre de différencier les espions rouges. Rien, aucune particularité, même pas le nom d'ailleurs, aucune distinction, ne caractérise les disciples de Chiffonnette. Mademoiselle Trouduc, qui se déplace sur un hôtel sur l'eau, grâce à l'essence et son énergie, possède un mémoire renfermant la combinaison. La diplomatie exige du secret ; fermez vos bouches, c'est la règle et presque votre fonction au sein du SGB. Notre monopole dans le commerce de la peau de bébés rouges, dont les poils sont très appréciés, en particulier ceux du nez et de la tête, ne peut souffrir la concurrence des grenouilles, dont la plus haute autorité est l'étrange chiffonnette."- Tu comprends toi ? Charles n'en revient pas - on a réussi à interpréter le message de Tripotino. Et il ne peut pas aller voir cet Adrien sans que tout s'écroule.Le bâteau fait escale à Bastia demain matin pour prendre des voyageurs. J'appelerai immédiatement Esteban - il doit savoir cela. Cet Adrien est peut-être un ami de son contact, Victor Brauner.Isabelle quitte l'appartement de Josy - celle-ci range le gros nours qui sha sha sha dans sa boîte. A côté de la boîte rose, un album photo. Elle parcourt ses souvenirs : à la maternité, avec papa et maman Trouduc, manchots pétomanes à foire du trône, et elle, toute lovée à côté de son frère jumeau, Adrien, qui ne lui parle plus depuis 10 ans - quelle salaud. Et sa femme stupide, cette sainte-nitouche, jeanne.Dans la rue, Isabelle flane à la recherche d'un chien, même mort. Elle a besoin d'un chien. Elle l'appelera Kierkegaard - c'est ridicule, mais ça l'amuse. Je vous présente ce chien crevé de Kierkegaard. Oui, un chien empaillé, c'est l'idéal; Charles n'aura rien contre. Si je le prends petit.Charles ne se rendort pas avant l'aube. Il finit son Leskov. Pas mal. Il voit la côte Corse. Mercredi 5h49. Tuuuuuuuuuuuuut. Il va pouvoir joindre Esteban.Mercredi, 6h13Sur le quai, à Bastia, Charles se précipite au bar "Le chapon de mer" ; son propriétaire, originaire de Propriano, Toussaint-Luigi Filipicu, en exil au Nord, l'accueille avec chaleur et téléphone qui marche. Malheureusement, Esteban n'est pas chez lui - il doit encore être en train de se battre avec ses vieux amis, rituel sordide. il a crevé l'oeil d'un copain, récemment. Le type a fini à l'hosto. Pourtant ils travaillaient tous deux dans la même organisation secrète. Comme quoi. Il décide de lui envoyer un télégramme : "Message Chiffonette intercepté et clarifié - Rappelle - Urgent ".Filipicu est très bavard. Il offre à Charles le verre de l'amitié - "c'est un vigneron du bout du cap corse, un cousin, vous verrez son muscatellu c'est vraiment quelque chose. Il fait sécher les grappes sur des lauzes, après la vendange. Délicieux, non ?Charles pleure de joie tellement c'est bon.- Goutez un peu ce fromage aussi ; c'est très subtil - Jamais Charles n'a connu tel bonheur. Il veut rester ici. Les affaires de grenouille, de chats, de chattes, de bonnets rouges, il en a assez. Il veut goûter aussi le lonzu, la coppa, les figatelli, et puis les cèpes à l'huile, et puis la confiture de myrte, le cédrat confit, oh, et puis l'huile d'olive si mûre, si différente, avec des olives ramassées et pas cueillies, et le miel, et le raisiné aux figues, et le brocciu avec trois gouttes de marc, un peu de fium'orbo, de l'a filetta pour se finir. O allez, encore une petite tranche de saucission, avec du pain de châtaigne. Et l'ami, tu as goûté la polente ?Isabelle, rue de la Providence, dans le treizième arrondissement de Paris, trouve enfin un magasin de chiens morts. Elle trouve un chiouahouah empaillé, avec un joli bonnet à pompoms rouges. De retour chez elle, elle se demande si elle pourra s'en servir comme sa nouvelle ami josy de son nounours. Hygiène ?Victor Brauner, seul dans son coin, rangé des voitures, décide de devenir marchands d'ormeaux pour le Japon. Il cherche une ferme marine à Audierne.Josy prend une grave décision : reprendre contact avec son jumeau - Adrien. Cela a trop duré. Elle lui écrit une longue lettre : "Mon cher Adrien,Je sais que tu es mon jumeau mais je t'ai toujours vu comme un grand frère ; je comprends pourquoi tu t'es éloigné de moi - je n'aurai jamais dû traiter ta femme de pute, ça ne se fait pas, même en ces temps violents qui sont les nôtres. Je voudrais que puisses me pardonner et qu'elle me pardonne aussi. Tu sais, je penses souvent à toi - j'ai un petit ours en peluche, je l'ai appelé Adrien, en souvenir de toi. Je l'aime beaucoup.J'ai eu envie de t'écrire, après tout ce temps, parce que tu me manques, évidemment. Et puis j'ai rencontré une femme étronge, pardon, étrange, elle s'appelle Isabelle, elle est magnifique, surtout son cou, si long, et elle est très surprenante - son obession se sont les chiens morts. Mais elle est très douce. Je sais que tu n'as jamais approuvé mon amour des femmes, mais tu sais que le seul homme que j'aime, c'est toi. Et je t'avais perdu. Alors, maintenant que je crois avoir trouvé LA femme, j'aimerais revenir vers toi. Retrouver notre enfance. Les soirées de Noël, à se réveiller à l'aube en attendant les bruits des parents qui rallumaient le feu, posant une bûche ou deux sur les braises, attentif aux étincelles, afin de descendre pour avoir notre petit cadeau en double (quelle idée !). Et qu'il était difficile de s'endormir la veille ! Retrouver nos sabots de bois. La neige qui s'accrochait à nos chaussures. La nuit qui tombait sur les genévriers et les branches de houx. Le saloir, en haut du petit escalier qui nous faisait si peur. Le lait chaud, écoeurant mais que j'aimerais reboire. Et au printemps, les rosés dans les champs humides, sautés dans une omelette sur le vieux fourneau du grand père. Les orties qui piquaient les mollets, les digitales dont nous ne pouvions croire qu'elles étaient toxiques. Et l'été plein de vipères et de guèpes. Et l'automne, cèpes, tubaeformis, pieds-de-moutons, mousserons violets, chanterelles, trompettes-de-la-mort et ces lactaires dits (à tort) délicieux dont nous trouvions toujours abondance.Reviens mon frère chéri. Je me languis de toi. Parlons, parlons encore du temps qui est passé - il est déjà trop tard, je sais, mais je te le demande. "Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants" disait un troubadour. Il n'empêche. Reviens.Je signe Joséphine, tu sauras qui je suis" AUTRE BRANCHE :Lendemain matin, 6h52, escale à Gibraltar. La police anglaise monte à bord pour enquêter sur le meurtre de Thiéry :"- Bonjour, je suis le lieutenant Eschyle Talon. C’est moi qui suis chargé de l’enquête autour de la mort suspecte de Thiéry Jean-Claude, dit Pétite Claudette. Où est le corps ?"Le capitaine emmène Talon. Au bout du couloir mauve, la coursive Z ; ils pénétrent dans la morgue de fortune. Quelques néons fatigués crépitaient et s’éteignaient à tour de rôle pour se rallumer tout aussitôt au-dessus de leur tête. Talon tousse."Regardez-moi cet anus dilaté !", dit le mousse en faction."Je croyais qu'il était mort étranglé, s'étonne Talon.""Oui, oui, confirme le capitaine. Mais on l'a retrouvé nu, le pantalon sur les genoux. C'est un certain Adrien Clemenceau qui a trouvé le corps. Il se promenait avec sa femme."Talon enfile ses gants, écarte les parois. "Je devine un bout de papier. Attendez. Il est un peu sale. Non, c'est bon, j'arrive à lire :L'autre grenouille doit permettre de différencier les espions rouges. Rien, aucune particularité, même pas le nom d'ailleurs, aucune distinction, ne caractérise les disciples de Chiffonnette. Mademoiselle Trouduc, qui se déplace sur un hôtel sur l'eau, grâce à l'essence et son énergie, possède un mémoire renfermant la combinaison. La diplomatie exige du secret ; fermez vos bouches, c'est la règle et presque votre fonction au sein du SGB. Notre monopole dans le commerce de la peau de bébés rouges, dont les poils sont très appréciés, en particulier ceux du nez et de la tête, ne peut souffrir la concurrence des grenouilles, dont la plus haute autorité est l'étrange chiffonnette.""C'est long, votre texte", le capitaine ne supportait plus cette odeur. Il quitte la poèce sans serrer la main de l'inspecteur.Plus au nord, Clémentine sert son déjeuner à Isabelle. Elle dort à poings fermées.Josy, chez elle, décide d'écrire à son frère jumeau."Cher Adrien,Tu sais, je t'ai toujours vu comme un grand frère ; je comprends pourquoi tu t'es éloigné de moi - je n'aurai jamais dû traiter ta femme de tous les noms, ça ne se fait pas. Je voudrais que puisses me pardonner et qu'elle me pardonne aussi. J'étais jalouse, bêtement.Tu sais, je penses souvent à toi - j'ai un petit ours en peluche, je l'ai appelé Adrien, en souvenir de toi. Je l'aime beaucoup.J'ai eu envie de t'écrire, après tout ce temps, parce que tu me manques, évidemment. Et puis j'ai rencontré une femme étrange, pardon, étronge, elle s'appelle Isabelle, elle est magnifique, surtout son cou, si long, et elle est très surprenante - son obession se sont les chiens morts. Mais elle est très douce et si propre - elle sent la feuille de figuier. Je sais que tu n'as jamais approuvé ni compris mon amour des femmes, des "greluches" comme tu disais ; mais tu sais que le seul homme que j'aimais, c'était toi. Alors, maintenant que je crois avoir trouvé MA femme, j'aimerais revenir vers toi. Retrouver notre enfance. Les soirées de Noël, se réveiller à l'aube en attendant les pas des parents qui rallumaient le feu d'un brandon, posant ensuite une bûche ou deux sur les braises, attentif aux étincelles ; puis descendre pour avoir notre petit cadeau - toujours le même, toujours en double. Retrouver nos sabots de bois. La neige qui s'accrochait à nos chaussures. La nuit qui tombait sur les genévriers et les branches de houx. Le saloir, en haut du petit escalier qui nous faisait si peur. Le lait chaud, écoeurant mais que j'aimerais reboire. Et au printemps, les rosés dans les champs humides, sautés dans une omelette sur le vieux fourneau du grand père. Les orties qui piquaient les mollets, les digitales dont nous ne pouvions croire qu'elles étaient toxiques. Et l'été plein de vipères et de guèpes. Les murets chauffés et instables. Et l'automne, cèpes, tubaeformis, pieds-de-moutons, mousserons violets, chanterelles communes, trompettes-de-la-mort et ces lactaires dits (à tort) délicieux que nous trouvions toujours en abondance, dévorés par les vers. La mousse qui s'amassait sous nos galets roulants.O Parfums rares.Reviens mon frère chéri. Parlons, parlons encore du temps qui est passé - il est déjà trop tard, je sais. Et tu t'en moques. Et tu ne comprends rien. Et je suis lourde. Il n'empêche. Reviens.Je signe Joséphine."Vers 14h, Isabelle se réveille, décidée à revoir Josy. Rousse, depuis un bar de Gibraltar, l'appelle pour lui demander où en est la publication de la saga Chiffonnette. Mais elle n'a pas de nouvelles fraîches. Elle lui raconte qu'elle a passé la soirée avec un homme désagréable "Ne m'en parles pas !". Isabelle parle de Josy avec amour.Eschylle Talon ne comprend rien à cette affaire de grenouille. Les Bonnets Rouges ça lui dit vaguement quelque chose. Il a lu récemment la réimpression de 1910 de la Mission de l'Inde en Europe de Saint-Yves d'Alveydre (1842-1909), pour des motifs politiques essentiellement. Il n'a pas été très emballé. Le fascisme il est assez client, mais ce qui tourne autour de l'ésotérisme l'énerve vite. Mais, bon, le livre était offert par un collègue phallangiste de l'autre côté de la frontière, alors... Il va le relire tout de même. Les bonnets rouges interviennent dedans, il en est sûr - c'est une question tibétaine. mais la priorité n'est pas là. Il faut interroger l'assassin, connaître ses motifs. Il s'est fait attrapé comme un bleu : il a laissé le lacet à côté du corps. le temps d'inspecter toutes les cabines et Charles de Lucy se retrouvait menoté :- Bon alors, cher Monsieur, quels sont vos liens avec l'organisation secrète des Bonnets Rouges ? Pourquoi avez-vous supprimé Jean-Claude ? Etes-vous membre d'un cercle mystérieux ? Qui a commandité ce crime ?- Non, mais c'était juste une impulsion. Je pensais à ma femme. Il m'a énervé. c'est tout.- Trop facile !!!! On découvrira la solution... N'en doutez pas... Plus vite vous nous direz la vérité, toute la vérité, mieux ça ira pour vous. "

3 Comments:

At 10:49 AM , Anonymous Anonymous said...

et oui : http://renou22.canalblog.com/

; mais aucune trace de stéfanon renouvette ni de Natasha Saint Pierre.

 
At 10:50 AM , Anonymous Anonymous said...

http://renou22.canalblog.com/

 
At 9:20 AM , Anonymous Anonymous said...

Ni de Sasha Grey. Ou de Lydia Saint Martin. Ou de Draghixa.

 

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